L’invasion de l’Ukraine et les sanctions contre la Russie ont perturbé les marchés mondiaux de l’énergie et d’autres produits de base et exacerbé les tensions dans les chaînes d’approvisionnement mondiales.
Ces effets et d’autres de la guerre font monter l’inflation, freinent la croissance mondiale et augmentent les risques de récession le plus intensément en Europe qui est directement exposée au conflit et qui dépend fortement de la Russie pour son énergie et d’autres intrants critiques.
Les événements récents ont servi de rappel laconique de la vulnérabilité des économies au contrôle des produits de base essentiels par un ou quelques producteurs qui ne sont pas attachés à un ordre mondial pacifique et à des normes élevées de conduite du marché.
Comme l’Europe, l’Amérique du Nord connaît une inflation plus élevée, une croissance modérée et un environnement géopolitique tendu. Cependant, il y a une exposition directe modeste à la Russie et à l’Ukraine.
Pour le Canada, les coûts élevés des intrants sont compensés positivement par la hausse des prix de nos exportations. Les recettes tirées du pétrole et du gaz, des céréales, des engrais, des minéraux et des produits forestiers se sont nettement améliorées, ce qui a augmenté le revenu national et aidé à améliorer les équilibres budgétaires du gouvernement.
Dans le contexte actuel, le Canada est en mesure non seulement d’obtenir des prix plus élevés pour ses ressources, mais aussi de faire partie de la solution à la recherche par des partenaires clés d’un approvisionnement stable, sûr et responsable en énergie, en aliments, en minéraux et en produits forestiers.
À ce jour, il y a eu peu de réinvestissement des recettes d’exportation plus élevées dans la capacité de production afin de réaliser des avantages à long terme. Les contraintes en matière d’infrastructure et un environnement politique incertain sont parmi les principaux facteurs qui freinent l’investissement. Par conséquent, l’incidence globale des prix élevés des produits de base sur les perspectives de croissance du Canada pourrait être atténuée.
L’évolution future des prix des produits de base est incertaine. De plus, dans le meilleur des cas, il y aura des limites à la capacité du Canada de combler les lacunes mondiales en matière d’approvisionnement ou de remplacer les approvisionnements de producteurs moins fiables. Les conditions du marché et des politiques seront différentes d’un produit à l’autre.
Néanmoins, il devrait y avoir des efforts de collaboration entre les entreprises et le gouvernement pour utiliser pleinement la capacité d’offre et l’infrastructure existantes, pour débloquer toute augmentation potentielle à court terme, pour capitaliser sur la demande du marché et pour investir le produit dans l’amélioration de la productivité et la décarbonisation pour la durabilité et la compétitivité à long terme.
Compte tenu des longs délais d’exécution des projets, des coûts importants, de l’incertitude et des risques, l’investissement dans une nouvelle capacité d’offre devrait être stimulé par les tendances structurelles qui façonneront la demande et les prix, soutenues par un cadre stratégique qui doit également être adapté aux conditions du marché.
Si l’on ne met pas l’accent sur l’investissement et si l’on ne calcule pas la prise de risques, l’augmentation des recettes d’exportation sera largement attribuable à la consommation. Le Canada ne maintiendra pas la contribution positive de sa dotation en ressources à l’économie et il ne réussira pas à jeter les bases essentielles de la prospérité à long terme.
Bennett Jones Printemps 2022 Perspectives économiquesNous présentons ces perspectives économiques du printemps 2022 de Bennett Jones dans une période de grande incertitude. Une guerre en Europe et la pandémie de COVID-19 en cours, en plus d’exercer un bilan humain dévastateur, ont eu des répercussions sur les économies mondiale et canadienne. Nous vous offrons cette série comme outil pour planifier l’avenir de votre entreprise dans le paysage économique du Canada. |