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Projet de loi 38 : L’Alberta élargira les pouvoirs des services de police des Premières nations

04 novembre 2020

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Écrit par Sharon Singh, Scott Bower, Andrea Froese and Jonathan McKay

L’Alberta élargira les pouvoirs des services de police et des agents des Premières nations (PSPPN) et reconnaîtra officiellement que le SPN a un statut égal à celui des autres services de police municipaux lorsqu’elle adoptera un projet de loi actuellement à l’assemblée législative. Le projet de loi 38, la Justice Statutes Amendment Act, 2020, a été déposé le 21 octobre 2020 et a franchi l’assemblée législative de l’Alberta en première lecture. Si le projet de loi 38 reçoit la sanction royale, il modifiera, après sa proclamation, six lois, y compris la Loi sur la police, la Loi sur les jurés, la Loi sur les conseils de la reine, la Loi sur les procédures en matière d’infractions provinciales, la Loi référendaire et la Loi sur le dédommagement et l’indemnisation des victimes.

Un bref résumé de l’histoire du SPN de l’Alberta et un examen des mécanismes du projet de loi 38 mettront en évidence les tendances émergentes liées à la modernisation des services de police, y compris les partenariats accrus entre les organismes d’application de la loi et les communautés autochtones.

Contexte : Services de police des Premières nations

La plupart des SPN ont commencé leurs activités après l’introduction du Programme des services de police des Premières nations (PSPPN) du gouvernement fédéral en 1992. Le PSPPN a été créé pour répondre aux préoccupations découlant des incohérences liées aux services de police dans les collectivités autochtones, y compris la prévention insuffisante du crime, les taux de criminalité élevés (en particulier les crimes violents) et les lacunes dans la formation des gendarmes.

Le PSPPN visait à améliorer les services de police communautaires autochtones et à soutenir les services de police adaptés à la culture en facilitant les ententes tripartites sur les services de police (APM) auto-administrées. Les APT sont exécutés entre une ou plusieurs communautés autochtones et les gouvernements fédéral et provinciaux. En vertu d’une LPT, les gouvernements fédéral et provinciaux partagent les coûts des services de police et permettent à la collectivité d’établir son propre service de police sous réserve des règlements et des lois provinciaux. En l’absence d’une LPT, la GRC ou un autre service de police fournira ces services. Il y a actuellement trois SNPPN indépendants en Alberta : le Service de police de la tribu des Blood; le Service de police de la Nation Tsuut’ina; et le Service de police régional de Lakeshore.

Projet de loi 38

Dans sa forme actuelle, la Loi sur la procédure relative aux infractions provinciales autorise les agents de police , au sens de la Loi sur la police, à émettre des contraventions pour des infractions à une loi. Un « texte législatif » est défini comme toute loi, tout règlement, tout décret ou tout règlement municipal adopté relativement à toute question sur laquelle l’Assemblée législative a une autorité législative. À l’heure actuelle, les membres du SPN ne sont pas admissibles à titre d’agents de police, pas plus que les règlements administratifs des collectivités autochtones ne sont considérés comme des textes législatifs.

Le projet de loi 38 modifiera la Loi sur la police afin d’inclure les SNPPN dans sa définition des services de police et d’inclure les membres des PNPS dans sa définition des policiers. Le projet de loi 38 vise également à élargir la définition de loi dans la Loi sur la procédure relative aux infractions provinciales afin d’y inclure les règlements administratifs adoptés par un conseil d’une bande d’une Première Nation en vertu de la Loi sur les Indiens aux fins des contraventions par assignation et des contraventions pour infraction.  Ces modifications confèrent aux SPN le même pouvoir d’appliquer les infractions provinciales et les règlements municipaux que ceux dont jouissent d’autres services de police municipaux.

Le projet de loi 38 modifiera également la Loi sur la police afin d’inclure les chefs des SPN dans le cadre législatif en ce qui concerne les devoirs et les responsabilités et de définir les facteurs qui doivent être présents pour qu’une entente soit considérée comme une entente de LAPN, ce qui reflète la structure actuelle de l’APP. 

Points à retenir

La Police Act de l’Alberta fait actuellement l’objet d’un examen et l’accent est mis sur les questions de gouvernance et de surveillance civile, les services de police autochtones et le rôle de la police en général. Le projet de loi 38 vise à reconnaître officiellement le SPN, en soulignant les nouveaux partenariats et la collaboration entre les gouvernements et les communautés autochtones. Nous nous attendons à ce que le modèle fnps continue d’être adopté dans d’autres collectivités partout au Canada.

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