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L’ASFC clarifie les exigences documentaires pour établir que les marchandises importées ne sont pas produites avec le travail forcé

04 février 2022

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Écrit par Sabrina A. Bandali, Jessica Horwitz and Quentin Vander Schueren

MISE À JOUR : Veuillez noter qu’à la suite de la rédaction de cet article, les modifications au Mémorandum D9-1-6 décrites ci-dessous ont été retirées et sont actuellement en cours d’examen. En attendant les résultats de cet examen, ces modifications ne sont pas une politique active de l’ASFC et pourraient être sujettes à changement. Entre-temps, les importateurs doivent consulter la version du Mémorandum D9-1-6 datée du 28 mai 2021.

Le 20 janvier 2022, l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) a mis à jour son document de politique, Mémorandum D9-1-6, intitulé Bien fabriqués ou produits en tout ou en partie par le travail en prison (le mémorandum D), afin de fournir des conseils aux importateurs sur les éléments de preuve qu’ils devront produire si leurs marchandises sont retenues parce que l’ASFC soupçonne que les marchandises étaient produites par la prison ou le travail forcé.

Comme nous l’avons discuté dans les articles précédents, CBSA met à jour ses directives sur l’application de l’interdiction d’importation sur les marchandises produites avec le travail forcé et Canada saisit des marchandises importées qui auraient été produites avec le travail forcé, l’interdiction du Canada d’importer des biens fabriqués ou produits au moyen du travail forcé met en œuvre ses engagements en vertu de l’Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM). L’interdiction d’importation a été promulguée dans la loi canadienne à compter du 1er juillet 2020 au moyen d’une modification au Tarif des douanes et à ses annexes. Les marchandises produites avec du travail forcé ou du travail en prison sont des marchandises prohibées, classées sous le numéro tarifaire 9897.00.00 au moment de l’importation au Canada. Les marchandises prohibées ne peuvent pas être importées légalement au Canada et doivent être abandonnées, détruites ou réexportées par l’importateur.

À ce jour, l’ASFC a fourni peu de directives sur son administration et son exécution de l’interdiction d’importer et seule une saisie a été déclarée publiquement. La note de service D explique le processus d’exécution auquel les importateurs doivent s’attendre et les documents que l’ASFC s’attend à ce que les importateurs conservent afin de démontrer que leurs marchandises n’ont pas été produites en prison ou en travail forcé.

Nouvelles directives sur ce à quoi s’attendre lorsqu’une expédition est retenue

La note de service D indique que si l’ASFC retient des marchandises parce qu’elles sont soupçonnées d’avoir été produites en prison ou de travaux forcés, elle en avisera l’importateur et lui donnera l’occasion de fournir des preuves documentaires avant de décider du classement tarifaire approprié des marchandises.

Pour établir que les marchandises en cause n’ont pas été produites en prison ou au travail forcé, on s’attendra à ce qu’un importateur dispose de documents à l’appui de la chaîne d’approvisionnement complète des importateurs, que la note de service D décrit comme « l’ensemble du système de production et de livraison des marchandises depuis l’étape initiale de l’approvisionnement en matières premières jusqu’à la livraison du produit au Canada ». Les dossiers tenus doivent comprendre des preuves documentaires pour établir l’origine, l’achat et le transport de toutes les matières (y compris les matières premières) des fournisseurs participant à l’exploitation minière, à la fabrication ou à la production du produit et de ses composants.

La note de service D fait également référence à la pertinence potentielle de l’information sur les pratiques de travail de fournisseurs particuliers. Dans les administrations ou les industries à risque élevé, des efforts de diligence raisonnable plus importants peuvent être justifiés. Les entreprises ayant des chaînes d’approvisionnement internationales devraient évaluer le risque de recours à la prison ou au travail forcé dans leurs chaînes d’approvisionnement, améliorer leurs processus d’audit et de diligence raisonnable au besoin et prendre des mesures pour exiger des fournisseurs qu’ils corrigent leurs pratiques ou trouvent des solutions de rechange.

Les mises à jour de la note de service D soulignent l’attente de l’ASFC selon laquelle les importateurs devraient non seulement être suffisamment informés des activités de leurs fournisseurs immédiats, mais aussi du fonctionnement des fournisseurs qui sont plus en amont et qui participent à la production de matières premières ou d’intrants de base. Les importateurs devraient atténuer le risque potentiel de mesures d’exécution de la loi de l’ASFC en faisant preuve d’une diligence raisonnable significative dans la chaîne d’approvisionnement et en établissant ou en renforçant des procédures internes pour recueillir des renseignements pertinents sur leurs participants à la chaîne d’approvisionnement. Les fournisseurs peuvent être réticents à partager des renseignements confidentiels sur les opérations et l’approvisionnement avec les importateurs. Bien que les importateurs devraient tout de même faire des efforts raisonnables pour obtenir les renseignements pertinents de leurs fournisseurs, il est également possible de demander aux fournisseurs de fournir des renseignements directement à l’ASFC sur une base confidentielle. Les importateurs devraient s’assurer que les fournisseurs qui exercent leurs activités dans des administrations à risque élevé sont prêts et disposés à faire de leur mieux pour partager les renseignements pertinents directement avec l’ASFC si le besoin s’en fait sentir.

Pour obtenir des conseils et de l’aide pour comprendre les risques de votre chaîne d’approvisionnement et la façon d’y répondre, veuillez contacter un membre du groupe Bennett Jones International Trade and Investment group.

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