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Le gouvernement du Canada propose une nouvelle norme de la LCSA pour l’élection des administrateurs (mise à jour)

11 mai 2021

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Écrit par Denise Bright, Will Osler, Kristopher Hanc and Steven Bodi

Ce blogue a été publié à l’origine le 4 mai 2021 et a été mis à jour pour tenir compte d’une annonce faite le 6 mai 2021 selon laquelle le nouveau règlement n’entrera pas en vigueur le 1er juillet 2021.  

Le gouvernement fédéral a présenté un projet de règlement qui, entre autres choses, modifierait le processus d’élection des administrateurs de certaines sociétés établies en vertu de la Loi canadienne sur les sociétés par actions (LCSA). Après la fin de la période de commentaires le 27 avril 2021, le gouvernement a annoncé que le règlement proposé n’entrera pas en vigueur le 1er juillet 2021, tel qu’il a été publié à l’origine. Le gouvernement a indiqué que le retard visait à ce que les changements apportés à la procédure d’élection des administrateurs perturbent le moins possible l’élection des administrateurs pendant la période des procurations de cette année. Une nouvelle date n’a pas été confirmée; toutefois, compte tenu du nombre de sociétés dont l’année civile se termine, il est probable, mais non garanti, que le projet de règlement sera en place pour les assemblées annuelles de l’année prochaine pour de nombreuses sociétés. Une fois en vigueur, le règlement proposé exigera : (i) des élections annuelles au conseil d’administration; (ii) le vote individuel (c.-à-d. que les listes ne seront plus autorisées); iii) le vote à la majorité; et (iv) que les actionnaires soient autorisés à voter pour ou contre chaque candidat (par opposition à un vote de « retenue »).

Historique

Le projet de règlement met en œuvre les modifications envisagées en vertu de la Loi modifiant la Loi canadienne sur les sociétés par actions, la Loi canadienne sur les coopératives, la Loi canadienne sur les organisations à but non lucratif et la Loi sur la concurrence (projet de loi C-25). Nous avons déjà écrit sur les modifications proposées à la LCSA lorsque le projet de loi C-25 a été présenté dans 2016 et lorsqu’il a reçu la sanction royale en 2018. Les principaux changements apportés au projet de règlement ont trait à l’élection des administrateurs des sociétés qui distribuent des sociétés – de façon générale, une société ouverte – et harmoniseront généralement la LCSA avec les règles pour les émetteurs inscrits à la Bourse de Toronto (TSX). Le projet de règlement introduit également de nouvelles règles concernant la conservation des documents et certaines autres modifications techniques à la LCSA.

Élections des directeurs

Élections annuelles

À l’heure actuelle, la LCSA exige qu’une élection des administrateurs ait lieu une fois tous les trois ans et que le mandat d’un administrateur expire dans les trois ans suivant l’assemblée annuelle au cours de laquelle l’administrateur a été élu. Une fois que le règlement proposé entrera en vigueur, le conseil d’administration de toutes les sociétés distributives devra être élu à chaque assemblée annuelle des actionnaires. Cette exigence de choix annuel s’harmonise avec les règles applicables aux émetteurs inscrits à la Cote de la TSX en vertu du Manuel des sociétés de la TSX.

Vote individuel

En vertu du règlement proposé, les administrateurs des sociétés distributives devront être élus par vote individuel. Le vote sur liste ne sera plus autorisé pour les sociétés distributs. À l’heure actuelle, la LCSA n’exige pas d’ardoise ou de vote individuel à moins que les documents consants de la société n’aient adopté un tel système de vote. Ce changement n’aura aucune incidence sur les émetteurs inscrits à la cote de la TSX, car les règles applicables de la TSX exigent que les actionnaires votent sur le choix de chaque candidat individuellement.

Vote à la majorité

La LCSA permet actuellement aux actionnaires de voter « pour » ou de « retenir » leurs votes à l’égard des administrateurs désignés. Les actionnaires n’ont pas la possibilité de voter « contre » les administrateurs nommés, et les votes « retenus » ne sont pas comptés dans le décompte des votes. Par conséquent, un administrateur désigné peut être élu si un seul vote est exprimé « pour » ce candidat, même si la majorité des actionnaires s’opposent à l’élection de cet administrateur désigné. En vertu de la nouvelle structure de gouvernance, les candidats au conseil d’administration d’une société distributeuse doivent être élus à la majorité lors d’une élection non contestée (c.-à-d. lorsqu’un seul candidat est proposé pour chaque poste). Dans une élection non contestée, si un candidat ne reçoit pas plus de votes « pour » que « contre », il ne peut pas être nommé au conseil d’administration, sous réserve d’exceptions limitées pour satisfaire aux exigences législatives à l’égard des résidents canadiens ou des administrateurs non salariés.

Cette exigence s’harmonise avec l’exigence selon laquelle les émetteurs inscrits à la cote de la TSX (à moins que l’émetteur ne soit majoritairement contrôlé) d’avoir une politique de vote à la majorité qui exige qu’un candidat à un poste d’administrateur démissionne s’il ne reçoit pas plus de votes « pour » que de votes « retenus » de l’élection de ce candidat. Tel qu’il est rédigé, le règlement proposé s’appliquerait également aux sociétés à majoritaire contrôle en vertu de la LCSA. S’il est adopté, le règlement proposé annulerait effectivement la nécessité de politiques de vote à la majorité pour les sociétés qui distribuent la LCSA.

Voter « Contre »

En vertu de la LCSA, les actionnaires pourront désormais voter « pour » ou « contre » un prête-nom au lieu du régime actuel de vote « pour » ou de « retenir » le droit de vote des actions. Cette nouvelle exigence en vertu de la LCSA diffère des lois canadiennes sur les valeurs mobilières applicables, qui exigent qu’une forme de procuration permette aux actionnaires de voter « pour » ou de « retenir » leurs votes pour l’élection des administrateurs. Les lois sur les valeurs mobilières applicables prévoient une dispense de cette exigence si : (i) la forme de procuration est conforme aux lois relatives à la sollicitation de procurations dans la loi en vertu de laquelle l’émetteur est formé ou maintenu et (ii) les exigences législatives sont essentiellement similaires aux exigences des lois sur les valeurs mobilières. Les Autorités canadiennes en valeurs mobilières n’ont pas publié de directives confirmant si le nouveau régime de vote en vertu de la LCSA est « essentiellement similaire » aux exigences de procuration en vertu des lois sur les valeurs mobilières.

Autres changements

Le projet de règlement apporte également certaines modifications techniques au règlement en vertu de la LCSA et à d’autres lois touchées par le projet de loi C-25 (c.-à-d. la Loi sur les coopératives ou la Loi canadienne sur les organisations à but non lucratif). Ces changements « d’ordre administratif » se rapportent à des changements mineurs aux règles d’attribution de noms pour les sociétés, à la fixation de certaines périodes et à la conservation des documents par le « directeur » ou un autre organisme gouvernemental responsable de l’application de la loi.

Le règlement proposé modifiera le délai d’envoi des propositions d’actionnaires aux sociétés ouvertes en vertu de la LCSA. Si elles sont adoptées telles qu’elles sont rédigées, les propositions d’actionnaires devront être soumises dans le délai de 60 jours entre 90 et 150 jours avant l’anniversaire de l’assemblée annuelle précédente des actionnaires. Il s’agit d’un changement par rapport à la date limite actuelle en vertu de la LCSA d’au moins 90 jours avant la date anniversaire de l’avis de réunion fourni à l’égard de l’assemblée annuelle précédente.

Le délai par défaut actuel pendant laquelle le directeur doit conserver la plupart des documents déposés auprès du gouvernement est de six ans. Le règlement proposé modifiera la période de conservation générale de six ans en fonction du type de document d’information : les documents de la Charte (p. ex., les statuts, les règlements administratifs et les listes d’administrateurs) devront être conservés indéfiniment; les déclarations annuelles devront être conservées pendant deux ans; les états financiers pour trois ans; et des circulaires de sollicitation de procurations (y compris la divulgation de la diversité) pendant six ans. Lors de la dissolution d’une société, la personne désignée doit conserver les registres de la société pendant six ans.

Principaux points à retenir

Toutes les sociétés de distribution établies en vertu de la LCSA seront désormais tenues de suivre des pratiques de gouvernance pour l’élection des administrateurs qui sont généralement conformes aux règles actuelles de la TSX. Les sociétés ouvertes seront désormais tenues d’élire tous les administrateurs chaque année et de permettre aux actionnaires de voter séparément « pour » ou « contre » chaque candidat, et les administrateurs devront être élus selon une norme de vote majoritaire. Ces nouvelles normes s’appliquent de façon générale aux sociétés de distribution régies par la LCSA, y compris celles cotées à la Bourse de croissance TSX, à la Bourse des valeurs canadiennes et à la Neo Exchange. Les sociétés non distributeurs – généralement les sociétés privées – seront autorisées à adopter les nouvelles normes de gouvernance d’entreprise ou à continuer en vertu des anciennes règles régissant les sociétés établies en vertu de la LCSA.

Certaines modifications à la LCSA proposées par le projet de loi C-25 en ce qui concerne la disponibilité des procédures d’avis et d’accès pour fournir des documents aux actionnaires n’ont pas encore été mises en œuvre. Il convient également de noter que les normes de gouvernance d’entreprise proposées pour les sociétés distributives régies par la LCSA ne s’appliqueront pas aux sociétés ouvertes constituées en vertu de lois provinciales et qui sont inscrites à une bourse autre que la TSX. Nous vérifierons si ce changement apporté par le gouvernement fédéral entraîne des modifications semblables aux lois provinciales sur les sociétés.

Bennett Jones possède une vaste expérience des questions d’entreprise et de gouvernance. Nous surveillerons l’évolution du projet de règlement, y compris la date de mise à jour à laquelle il devrait entrer en vigueur. Si vous avez des questions concernant les répercussions du projet de règlement sur la gouvernance d’entreprise, veuillez communiquer avec un membre de notre Capital Markets ou Les groupes de gouvernance des sociétés.

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