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La Cour suprême du Canada réexaminera l’obligation de bonne foi de Bhasin et des parties contractuelles

12 août 2019

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Écrit par Michael Theroux, Andrea Stempien and Roy Lou

La Cour suprême du Canada (CSC) a récemment accordé l’autorisation d’interjeter appel de la décision de la Cour d’appel de la Colombie-Britannique dans l’affaire Greater Vancouver Sewerage and Drainage District v Wastech Services Ltd., 2019 BCCA 66. L’affaire soulève des questions laissées en suspens dans la décision de la CSC de Bhasin c Hyrnew, 2014 CSC 71 [Bhasin], y compris la portée de l’obligation de bonne foi et d’honnêteté dans l’exécution contractuelle. En particulier, l’affaire examine si une partie qui exerce un droit contractuel d’une manière honnête et raisonnable peut néanmoins manquer à son obligation de bonne foi si sa conduite porte atteinte aux intérêts commerciaux d’un contrepartie.

Le principe de Bhasin : Les parties doivent exécuter des contrats de bonne foi

Dans l’affaire Bhasin, la CSC a affirmé l’existence de l’obligation de bonne foi en tant que « principe organisateur général » du droit canadien des contrats. Le principe de la bonne foi exige des parties contractantes qu’elles aient dûment égard à l’intérêt contractuel légitime de leur partenaire contractant et qu’elles n’agissent pas de mauvaise foi. Ce principe découle de l’obligation d’exécution honnête, qui exige des parties qu’elles s’acquittent honnêtement de leurs obligations contractuelles et qu’elles ne mentent pas ou n’induisent pas sciemment une autre partie en erreur dans l’exécution du contrat. Bien que les principes énoncés par la Cour dans l’arrêt Bhasin soient clairs, l’application de ces principes a constamment tourmenté les avocats plaidants partout au pays.

Historique

Wastech Services Ltd. (Wastech) et le Greater Vancouver Sewerage and Drainage District (Metro) ont conclu une entente à long terme pour que Wastech élimine les déchets au nom de Metro. En 2011, Metro, conformément à l’entente, a relocalisé des sites d’élimination des déchets, ce qui a considérablement augmenté les coûts d’exploitation de Wastech.

Conformément aux modalités de l’entente, Wastech et Metro ont procédé à l’arbitrage, Wastech faisant valoir, en partie, que la question centrale à déterminer n’était pas une question d’interprétation contractuelle, mais plutôt l’exécution de l’obligation de bonne foi dans l’exécution contractuelle. Bien que l’arbitre n’ait pas conclu que Metro avait exercé son pouvoir discrétionnaire de déménager l’installation de façon capricieuse ou arbitraire, il a conclu que le comportement de Metro n’avait pas « tenu compte » des intérêts de Wastech en vertu de l’entente. L’arbitre a estimé que le principe organisateur de la bonne foi, tel qu’il est énoncé dans l’affaire Bhasin, est axé sur une conduite qui ne tient pas compte des attentes légitimes de l’autre partie quant à la façon dont le contrat sera exécuté.

Metro a interjeté appel devant la Cour suprême de la Colombie-Britannique, qui a statué que « Bhasin ne fait pas autorité pour la proposition selon laquelle les contrats peuvent être ajustés pour tenir compte des situations où une partie regrette le contrat avec le recul ».

La décision de la Cour d’appel

L’appel de Wastech devant la Cour d’appel a été rejeté, la Cour ayant conclu qu’une partie qui exerce un droit négocié n’est pas malhonnête ou coupable de mauvaise foi simplement parce que les effets de ce droit exercé subvertissent les attentes de la contrepartie, en particulier celles qui ne sont pas réduites à l’écrit dans le contrat. Pour en arriver à cette conclusion, la Cour a estimé ce qui suit :

Supreme Court of Canada to Revisit the Duty of Good Faith

Le milieu des affaires canadien et les personnes impliquées dans des contrats commerciaux attendent avec impatience le résultat de cette décision. La CSC a l’occasion d’examiner l’état actuel du droit à la suite de l’affaire Bhasin et d’affiner la portée et l’application de l’obligation de bonne foi. 

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