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Quand un prêt est-il « vert »?

24 avril 2018

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Les nouvelles lignes directrices internationales sur la durabilité environnementale adoptées à partir des obligations vertes permettent aux prêteurs et aux emprunteurs de désigner des « prêts verts »

Écrit par Simon Grant

Plus de 150 milliards de dollars américains d'« obligations vertes », c’est-à-dire d’obligations qui financent des projets qui offrent des avantages environnementaux conformément aux lignes directrices élaborées par le International Capital Markets Association (ICMA) — ont été émises à l’échelle mondiale en 2017, selon une étude de l' Climate Bonds Initiative. Bien que la proportion de toutes les obligations reconnues comme « vertes » demeure faible par rapport à la taille totale du marché obligataire mondial, le volume annuel des émissions d’obligations vertes en 2017 a été supérieur de 78 % à ce qu’il était en 2016.

La croissance du marché des obligations vertes a entraîné une demande de la part de certains emprunteurs et prêteurs pour des critères similaires de durabilité environnementale pour les prêts. La Loan Market Association et l’Asia Pacific Loan Market Association ont récemment publié un ensemble de lignes directrices volontaires pour les prêts verts. Les principes du prêt vert, qui ont été élaborés avec l’aide de l’ICMA, ressemblent beaucoup aux principes des obligations vertes.

Selon les principes du prêt vert, un prêt vert est un instrument de prêt qui est mis à disposition exclusivement pour financer ou refinancer, en tout ou en partie, un « projet vert » nouveau ou existant qui répond à quatre éléments clés:

  1. Utilisation des produits : Le produit du prêt écologique doit être utilisé pour un projet qui procure des avantages environnementaux évidents dans un secteur préoccupant pour l’environnement. Des exemples d’un tel projet pourraient inclure des projets de production ou de transport d’énergie renouvelable, des projets de traitement des eaux usées, des projets de transport propre, des projets d’assainissement des sols, des projets de contrôle des gaz à effet de serre, entre autres selon les conditions locales et sectorielles.
  2. Évaluation et sélection : L’emprunteur devrait être en mesure de communiquer clairement les objectifs de durabilité environnementale du projet.
  3. Gestion du produit : Le produit du prêt écologique doit être dans un compte dédié (ou autrement clairement suivi).
  4. Déclaration : L’emprunteur doit tenir à jour les renseignements sur l’utilisation du produit sous une forme qui peut être fournie aux institutions financières participant au prêt. Des indicateurs de rendement qualitatifs sont recommandés, et des indicateurs de rendement quantitatifs sont recommandés dans la mesure du possible (par exemple, dans le cas d’un projet de production d’électricité). Un examen externe est généralement recommandé, s’il y a lieu, mais dans les cas où un emprunteur possède une expertise suffisante, l’autocertification de l’emprunteur peut être appropriée. L’emprunteur devrait également envisager de rendre les renseignements sur la conformité accessibles au public par l’entremise de son site Web, s’il y a lieu.

Les emprunteurs qui cherchent à obtenir du financement (ou un refinancement) sur un projet qui pourrait répondre à ces critères de durabilité environnementale peuvent vouloir se demander si la valeur de réputation d’être un prêt vert justifie les coûts de conformité (et l’emporte sur tout risque possible de ne pas se conformer).

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