La liste des États américains qui ont légalisé les paris sportifs ne cesse de s’allonger. Rien qu’en mai 2019, les paris sportifs sont devenus légaux dans le Montana, l’Indiana, l’Iowa et Washington D.C. Dans le Tennessee, la Loi sur les jeux de sport de l’État a franchi son dernier obstacle le 24 mai et est la première au pays à offrir des jeux de hasard sportifs en ligne uniquement. Un projet de loi est en cours à New York, un projet de loi devrait être présenté au Michigan bientôt, et d’autres États devraient suivre.
La légalisation a été rapide aux États-Unis. Elle fait suite à la décision de la Cour suprême des États-Unis de mai 2018 qui a annulé une loi fédérale interdisant aux États d’autoriser les paris sportifs (Murphy, gouverneur du New Jersey, et al. v. National Collegiate Athletic Association et al.). Il est maintenant légal ou en attente dans plus d’une douzaine d’États.
Les paris sportifs sur un seul événement demeurent illégaux au Canada et sont interdits par le Code criminel fédéral. L’Ontario a plaidé en faveur du jeu sportif dans son budget d’avril 2019, et le ministre des Finances de la province a écrit à son homologue fédéral pour demander une modification au Code criminel.
Les appels à la légalisation des paris sportifs sur un seul événement ne sont pas nouveaux. Des tentatives ont été faites par le NPD fédéral avec des projets de loi en 2011 et 2016, mais les deux ont échoué. Les gouvernements de la Colombie-Britannique, de l’Alberta, de la Saskatchewan, du Manitoba et de l’Ontario ont envoyé au ministre fédéral de la Justice des lettres d’appui au premier projet de loi du Nouveau-Démocrate.
En mars 2019, le président national d’Unifor et la section locale du syndicat à Windsor, qui représente les travailleurs des casinos, ont écrit une lettre d’opinion qui a été publiée dans les médias partout au Canada. Il a demandé au gouvernement fédéral d’autoriser les paris sportifs sur un seul jeu, citant la menace pour les emplois dans les casinos des villes frontalières de Windsor et de Niagara Falls. Les commissaires de la Ligue nationale de hockey, de l’Association nationale de basketball, de la Ligue canadienne de football et de la Major League Soccer ont également exprimé publiquement leur appui.
L’enjeu est de taille. L’Association canadienne du jeu estime que les paris sportifs d’un seul événement au Canada valent 14 milliards de dollars par année et que les Canadiens parient de plus en plus par l’entremise de livres de sport à l’étranger ou de bookmakers illégaux.
Aucune mesure législative n’est prévue au Canada avant les élections fédérales de l’automne 2019. Après cela, il sera intéressant de voir comment Ottawa traite la question des paris sportifs sur un seul jeu alors qu’elle devient de plus en plus légale aux États-Unis, en particulier dans les États frontaliers.