Deux thèmes sous-jacents aux Perspectives économiques Bennett Jones du printemps 2022 sont les pénuries d’approvisionnement et l’incertitude économique. Ces thèmes trouvent également un écho dans l’analyse des développements et des perspectives sur le marché du travail canadien plus de deux ans après l’épidémie de COVID.
La reprise de l’emploi au Canada depuis les confinements liés à la COVID a été forte. Le nombre de Canadiens occupés en mai était de près de 500 000 de plus que son niveau d’avant la COVID. Le taux de chômage, qui s’est situé à 5,1 %, était à un creux historique.
Bien sûr, le corollaire du resserrement du marché du travail, alors que la croissance de la demande dans l’économie est encore robuste, est une pénurie de travailleurs qui se fait maintenant sentir dans un large éventail de professions et de niveaux de revenu.
En conséquence, le pouvoir de négociation se déplace vers les travailleurs, mais l’impact de ce changement sur les taux de salaire à ce jour est atténué. Les salaires augmentent (les salaires horaires moyens sont en hausse de 3,9 % d’une année à l’autre en mai pour atteindre 31,12 $), mais pas aussi rapidement que les prix. Les travailleurs et les syndicats canadiens semblent prudents avant d’exercer leur influence si peu de temps après les confinements douloureux et dans un contexte d’incertitude économique future.
La répartition des gains salariaux entre les secteurs est inégale. Au cours de la dernière année, les augmentations salariales ont été importantes dans les secteurs qui versent des salaires moyens faibles à moyens. Ils ont continué d’être forts dans les secteurs employant des travailleurs hautement qualifiés et payant ainsi des salaires plus élevés. Au milieu, y compris les soins de santé et l’éducation, les travailleurs n’ont connu qu’une croissance modeste des salaires.
Une gamme d’interventions de la part des gouvernements et des entreprises sera nécessaire pour remédier aux pénuries de main-d’œuvre. Encourager et permettre une plus grande participation à la main-d’œuvre, aligner la formation professionnelle sur la demande du marché et faciliter l’entrée de talents mondiaux devraient demeurer des priorités du gouvernement.
Pour leur part, les entreprises n’ont pas d’autre choix que d’améliorer leurs offres aux travailleurs actuels et potentiels, d’investir dans une technologie améliorant la productivité pour augmenter la production par travailleur et d’expérimenter de nouvelles formes de travail telles que l’embauche de talents mondiaux qui travaillent à distance.
Dans le même temps, les employeurs et les employés doivent s’adapter aux changements du marché qui affectent où, quand et comment nous travaillons (par exemple, le travail hybride, les politiques de vaccination), tandis que l’économie dans son ensemble subit également des transformations structurelles entraînées par la technologie et le changement climatique.
La poursuite de la grave pénurie de main-d’œuvre d’aujourd’hui dépendra non seulement des réponses des gouvernements, des employeurs et des travailleurs, mais aussi, de toute évidence, de l’évolution de l’économie, qui est sujette à une incertitude considérable en ce moment.
On peut s’attendre à ce que l’équilibre entre l’offre et la demande de main-d’œuvre dans un monde en évolution et incertain continue de représenter un défi majeur pour la prospérité à long terme du Canada.
Bennett Jones Printemps 2022 Perspectives économiquesNous présentons ces perspectives économiques du printemps 2022 de Bennett Jones dans une période de grande incertitude. Une guerre en Europe et la pandémie de COVID-19 en cours, en plus d’exercer un bilan humain dévastateur, ont eu des répercussions sur les économies mondiale et canadienne. Nous vous offrons cette série comme outil pour planifier l’avenir de votre entreprise dans le paysage économique du Canada. |