Un regard sur les recours collectifs liés à la COVID-19 au Canada
26 janvier 2021
Écrit par Tim Heneghan
La pandémie de COVID-19 a bouleversé le paysage des recours collectifs en 2020, avec plus de 30 recours collectifs liés à la COVID-19 lancés au Canada depuis que la pandémie s’est installée en mars. Bien que ce chiffre soit dérisoire en comparaison des centaines de réclamations liées à la COVID lancées aux États-Unis, il demeure impératif que les entreprises canadiennes et les entreprises étrangères qui exercent des activités au Canada soient au courant des risques potentiels qui pourraient survenir en raison de la pandémie mondiale.
Les principaux types de demandes qui ont été présentées au Canada jusqu’à maintenant appartiennent généralement à l’une des quatre catégories suivantes :
- Négligence dans les foyers de soins de longue durée : Des poursuites pour négligence ont été intentées contre les propriétaires et les exploitants de foyers de soins de longue durée qui étaient les épicentres de la pandémie au printemps 2020. Les réclamations - présentées par les résidents ou leurs domaines - allèguent largement que les installations n’ont pas réussi à répondre de manière adéquate à la menace du virus dans les premiers jours de la pandémie. Les plaignants allèguent que l’insuffisance de l’équipement de protection, le manque de personnel et les protocoles de sécurité inadéquats ont permis au virus de se propager rapidement parmi les résidents, causant la mort dans les pires cas. Ces plaintes ont été intentées contre des foyers de soins de longue durée en Alberta, au Québec et en Ontario. Dans certains cas, de multiples réclamations ont été déposées contre le même groupe de défendeurs. Des bagarres de chariots – dans lesquelles les avocats du groupe s’affrontent pour déterminer qui peut le mieux représenter le groupe – s’ensuivront dans les cas où les faits et les défendeurs se chevauchent.
- Rupture de contrat/ remboursements inadéquats: Avec des voyages et des événements en direct en pause pendant des mois, les consommateurs frustrés se sont tournés vers les tribunaux après que les demandes de remboursement en espèces ont été accueillies par des refus purs et simples ou des offres de crédits échangeables. Les compagnies aériennes, les agences de billetterie et les équipes sportives, entre autres, font face à des réclamations pour leurs décisions de choisir de ne pas accorder de remboursements en espèces complets. Dans certains cas, les réclamations ont incité les entreprises à reconsidérer leur position initiale. Alors que de nombreuses compagnies aériennes, y compris Air Canada, Westjet et Swoop, ont d’abord offert des crédits de vol échangeables, certaines ont cédé et offert des remboursements complets en espèces aux consommateurs exigeants. Au Québec, les organisateurs du triathlon Iron Man de Mont-Tremblant font face à une réclamation après avoir refusé de rembourser les frais d’inscription à des milliers de concurrents.
- Refus d’assurance contre les pertes d’exploitation : Les fermetures ordonnées par le gouvernement de toutes les entreprises « non essentielles » ont incité certains à demander une protection à leurs assureurs en vertu de polices d'« interruption des activités ». Bien qu’une prépondérance d’actions individuelles aient été intentées contre des assureurs, il en va de même pour les réclamations plus larges présentées comme des recours collectifs. Les assureurs défendent ces actions, en s’appuyant, entre autres, sur les dispositions des polices exigeant que l’interruption soit causée par des dommages « physiques » à l’entreprise ainsi que sur des clauses d’exclusion qui permettent spécifiquement le refus de couverture en relation avec les virus et les fermetures imposées par le gouvernement.
- Mesures prises contre le gouvernement : Le rythme des réclamations contre tous les ordres de gouvernement canadien a été lent jusqu’à présent, malgré un torrent de telles réclamations aux États-Unis (prétendant souvent une portée excessive liée aux directives de santé publique). Cela dit, les détenus de certains pénitenciers du Canada ont intenté des actions contre le gouvernement, alléguant des conditions de vie insalubres et le surpeuplement, ce qui a accru le risque d’exposition à la COVID-19.
Alors que nous allons de l’avant en 2021, nous voyons un risque continu de recours collectifs liés à la pandémie de COVID-19. Cela dit, de nouvelles mesures législatives pourraient modifier l’étendue potentielle de la responsabilité pour certaines réclamations directement liées au virus. Par exemple, le projet de loi 218, la Loi visant à soutenir le rétablissement de l’Ontario, est entré en vigueur en Ontario en novembre 2020. Il offre une vaste protection en matière de responsabilité contre les incidents liés à la COVID-19, remontant au 17 mars 2020. La nouvelle loi stipule qu’une personne (définie comme incluant les particuliers, les sociétés et même le gouvernement) ne sera pas tenue responsable si un acte ou une omission, directement ou indirectement, conduit à ce qu’une autre personne soit ou soit potentiellement exposée à la COVID-19, tant qu’elle a fait un effort de « bonne foi » pour agir conformément aux directives de santé publique, et n’ont pas fait l’objet d’une négligence grave. La loi définit un « effort de bonne foi » comme étant un effort honnête, peu importe si l’effort est raisonnable.
Bien que cette nouvelle loi offrira une large protection contre la responsabilité la plupart du temps, elle n’élimine pas la responsabilité potentielle dans les réclamations présentées par des employés ou des travailleurs qui ont été exposés à COVID-19 en milieu de travail.
Il sera très intéressant de voir comment les tribunaux de l’Ontario interprètent cette norme d'« effort de bonne foi » pour déterminer la responsabilité dans les réclamations liées à la COVID-19. Bien que les réclamations liées à la COVID se poursuivront certainement en 2021, nous prévoyons que les nouvelles tendances législatives observées en Ontario, ainsi que dans d’autres provinces telles que la Colombie-Britannique, où une législation similaire a récemment été adoptée, offriront une sécurité supplémentaire aux entreprises qui cherchent à poursuivre leurs activités conformément aux directives de santé publique, sans craindre une exposition indue à la responsabilité légale.
Nos chefs de file des recours collectifs explorent les faits saillants des recours collectifs au cours de la dernière année et font des prédictions sur l’orientation de la pratique et du droit. Téléchargez votre copie du rapport Actions de recours collectifs: Regard vers l’avenir 2021 ici.
Traduction alimentée par l’IA.
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