Les modifications à la Liste des marchandises et technologies d’exportation contrôlée du Canada entrent en vigueur le 1er mai 2020

01 mai 2020

Écrit par Jessica Horwitz, Sabrina A. Bandali, Dr. Sreedhar Cheekoori and Stephanie Gagne

Le 1er avril 2020, Affaires mondiales Canada a publié un Order modifiant la Liste des marchandises et technologies d’exportation contrôlée, DORS/2020-48. Le Décret a mis à jour la Liste des marchandises et technologies d’exportation contrôlée, DORS/89-202 (LMCE) afin d’y incorporer par renvoi une version mise à jour de Un Guide de la Liste des marchandises et technologies d’exportation contrôlée du Canada. Le Décret ajoute, supprime ou clarifie les éléments énumérés sur la LMCE et est entré en vigueur le 1er mai 2020.

Grâce à ces modifications, la LMCE et le Guide reflètent maintenant les engagements multilatéraux du Canada en matière de contrôle des exportations en date de décembre 2018. Il y a toujours un certain retard dans la mise en œuvre des mises à jour annuelles par les États membres en raison des délais d’examen des politiques nationales, et il est typique que les mises à jour du Canada soient d’environ un an en retard sur les listes internationales.

Les exportateurs canadiens de marchandises et de technologies assujetties à des contrôles à l’exportation, ou de toute marchandise ou technologie ayant des applications militaires ou stratégiques potentielles (c.-à-d. des articles à double usage), devraient examiner attentivement les dispositions pertinentes du Guide de décembre 2018 pour déterminer si les mises à jour ont une incidence sur l’état de contrôle de leurs produits. Cela comprend les entreprises qui transfèrent des logiciels ou des données techniques par voie électronique à des destinataires à l’extérieur du Canada.

Historique

Le Guide contient la liste détaillée du Canada des articles assujettis à des restrictions à l’exportation en vertu de la Loi sur les licences d’exportation et d’importation du Canada et leurs spécifications techniques. Le guide 2018 intègre environ 600 modifications apportées à la version précédente de 2016. Les mises à jour reflètent les changements apportés aux calendriers de contrôle international négociés de quatre régimes multilatéraux de contrôle des armements et de non-prolifération auxquels le Canada est partie.

Le Canada est partie à l’Arrangement de Wassenaar sur le contrôle des exportations d’armes classiques et de biens et technologies à double usage, au Groupe des fournisseurs nucléaires, au Régime de contrôle de la technologie des missiles et au Groupe de l’Australie (pour la non-prolifération des armes chimiques et biologiques). Ces organismes négocient des listes communes de marchandises et de technologies pour le contrôle des exportations qui sont mises en œuvre par les États participants, conformément à leur législation et réglementation nationale respective. Les listes internationales sont mises à jour chaque année, et le Canada met à jour périodiquement sa réglementation et ses politiques nationales pour tenir compte des mises à jour internationales. La nouvelle version du Guide intègre les engagements et les obligations du Canada à l’égard des divers régimes multilatéraux de contrôle des exportations jusqu’au 31 décembre 2018.

La majeure partie des mises à jour ne modifient pas l’état de contrôle des marchandises ou des technologies, mais clarifient, au moyen de modifications grammaticales ou de notes techniques, la portée de certains contrôles. Les mises à jour actuelles modifient le texte des listes de contrôle dans les groupes 1, 2, 3, 4, 6 et 7 de la LMCE, ainsi que l’ajout d’un nouveau groupe 9 qui a été ajouté à la LMCE dans le cadre de la accession au Traité sur le commerce des armes des Nations Unies en septembre 2019. Le groupe 5 contient les contrôles unilatéraux du Canada, qui n’ont pas été modifiés dans la présente édition. (Le groupe 8, qui contenait auparavant des contrôles sur certaines drogues illicites et certains stupéfiants, a été abrogé en 2006 et n’est actuellement pas utilisé.)

Bien que le Décret ajoute et retire certains articles de la Liste des marchandises et technologies d’exportation contrôlée et fournisse des précisions techniques sur d’autres, il n’a aucune incidence sur le processus de licence d’exportation canadienne. Il incombe aux exportateurs canadiens d’autoévaluer le statut de contrôle des marchandises et de la technologie qu’ils transfèrent à l’échelle internationale, et d’obtenir les licences d’exportation requises avant de le faire. Les violations sont passibles de poursuites pénales et peuvent entraîner des risques financiers, commerciaux et d’atteinte à la réputation d’une entreprise.

Le nouveau guide (décembre 2018)

Groupe 1 – Liste à double usage

Les modifications apportées au Groupe 1 s’alignent sur le Étaar Arrangement sur le contrôle des exportations d’armes classiques et de biens et technologies à double usage, tel que modifié par WA-LIST (18) 1 lors de la réunion plénière à Vienne, Autriche tenue les 5 et 6 décembre 2018.

Le groupe 1 comprend maintenant les contrôles à l’exportation de certains nouveaux articles, notamment :

  • mémoires non volatiles (définition élargie) (point 1-3.A.1.a.2)
  • transistors à micro-ondes discrets de grande puissance (article 1-3.A.1.b.3.f)
  • modulateurs électro-optiques (article 1-3.A.1.i)
  • ébauches de substrat de masque (point 1-3.B.1.j)
  • logiciel conçu pour restaurer les microprocesseurs après une impulsion électromagnétique ou une décharge électrostatique (article 1-3.D.5)
  • circuits intégrés de lecture (point 1-6.A.2.f)
  • masques et réticules pour capteurs optiques spécifiés (article 1-6.B.2)
  • les plates-formes de lancement aérien, y compris les aéronefs, pour les lanceurs spatiaux (point 1-9.A.4.g)

Les mises à jour suppriment également les contrôles à l’exportation sur certaines catégories de produits, notamment :

  • robots capables de traiter des images tridimensionnelles complètes en temps réel (anciennement l’article 1-2.B.7)
  • unités de rétroaction de position linéaires (anciennement point 1-2.B.8.a)
  • unités de rétroaction de position rotatives (anciennement point 1-2.B.8.b)
  • technologie pour la mise au point de graphiques interactifs et de générateurs d’instructions de machines-outils dans des unités de commande numérique (anciennement les articles 1-2.E.3.a et 1-2.E.3.d)
  • caméras d’enregistrement de cinéma à grande vitesse, caméras mécaniques à grande vitesse et caméras mécaniques à stries (anciennement les articles 1-6.A.3.a.1, 1-6.A.3.a.2 et 1-6.A.3.a.3)
  • la technologie pour le développement ou la production de composants de moteurs à turbine à gaz à l’aide de la technologie de liaison par diffusion (anciennement article 1-9.E.3.a.7)

Les mises à jour clarifient, sans modifier substantiellement, la portée de certains contrôles, notamment :

  • structures composites et stratifiés
  • matériaux conçus pour absorber le rayonnement dans le proche infrarouge
  • alliages métalliques, poudre d’alliage métallique et matériaux alliés
  • technologie pour le travail des métaux
  • matériaux fibreux ou filamenteux
  • plutonium et neptunium-237
  • miroirs optiques
  • normes pour les roulements à billes
  • machines-outils à commande numérique
  • systèmes d’inspection dimensionnelle ou de mesure
  • tables rotatives composées
  • convertisseurs numérique-analogique, dispositifs logiques programmables sur le terrain, circuits intégrés et technologie connexe
  • appareils à haute énergie
  • générateurs et analyseurs de signaux
  • matériaux à haute résistivité
  • ordinateurs et logiciels pour ordinateurs numériques
  • antennes réseau orientables électroniquement
  • systèmes de sécurité de l’information
  • hydrophones
  • lasers
  • véhicules submersibles sans pilote
  • systèmes de vision sous-marine
  • les moteurs marins à turbine à gaz
  • équipement de télémétrie et de télécommandage pour l’équipement aéronautique et les engins spatiaux
  • logiciel pour tester les moteurs à turbine à gaz aérodynamique

Il convient de noter en particulier les changements apportés aux contrôles cryptographiques. Entre autres choses, les mises à jour comprennent une nouvelle note de contrôle qui s’applique aux éléments de sécurité de l’information cryptographique qui sont conçus pour une « application de l’industrie civile connectée », c’est-à-dire une application grand public ou une application de l’industrie civile connectée au réseau (autre que la « sécurité de l’information », la communication numérique, la mise en réseau à usage général ou l’informatique), sous réserve d’autres paramètres techniques décrits dans le Guide. Les mises à jour visent également à tenir compte des technologies émergentes, en remplaçant l’expression « plus de 56 bits de longueur de clé symétrique, ou l’équivalent » par « algorithme de sécurité décrit », qui comprend maintenant certains algorithmes cryptographiques post-quantiques.

Groupe 2 – Liste des munitions

Le Guide applique maintenant des contrôles à l’exportation pour :

  • deux matières explosives, l’EDNA (éthylènedinitramine) et le TKX-50 (Dihydroxylammonium 5,5'-bistetrazole-1,1'-diolate) (articles 2-8.a.42 et 2-8.a.43)
  • un liant, TMETN (trinitrate de triméthyloléthane) (article 2-8.e.21)
  • bêta-résorcylate de cuivre (article 2-8.f.5)
  • navires pour la livraison de plongeurs (point 2-9.a.1)
  • équipement nucléaire naval (articles 2 à 9.h)

Les moteurs d’aéronef fabriqués avant 1946 ne seront plus assujettis à des contrôles à l’exportation (anciennement les articles 2 à 10.d).

Le Guide clarifie les contrôles sur :

  • accessoires d’armes à feu (articles 2 à 1.d),
  • du matériel militaire de contrôle des tirs, de surveillance et d’avertissement (articles 2 à 5.b),
  • les véhicules terrestres et leurs composants (articles 2 à 6);
  • les carburants d’aéronefs et les matériaux pyrotechniques (articles 2 à 8.c.1 et 2 à 8.c.12);
  • les moteurs diesel pour les sous-marins (articles 2 à 9.b);
  • conteneurs intermodaux à usage militaire (articles 2 à 17.l).

Une note technique concernant les caméras, l’imagerie et l’équipement de contre-mesures a été retirée de la section 2-15.

Les modifications apportées au groupe 2 s’harmonisent avec les mises à jour de l’Arrangement de Wassenaar. Il subsiste toutefois certaines divergences entre le Canada et les annexes internationales, comme, par exemple, des exclusions légèrement différentes et un contrôle supplémentaire pour les Tasers (article 2-1.e.1) et d’autres armes à feu conçues pour tirer des projectiles à une vitesse initiale supérieure à 152,4 m/s ou à une énergie initiale supérieure à 5,7 joules (article 2-1.e.2). NOTA : La section ML1 de la liste des munitions de l’Arrangement de Wassenaar ne comprend pas les Tasers et autres armes à feu conçus pour décharger un projectile à une vitesse initiale supérieure à 152,4 m/s ou à une énergie initiale supérieure à 5,7 joules.

Groupe 3 – Liste de non-prolifération nucléaire

Aucun élément n’a été ajouté ou supprimé dans le groupe 3. Le Guide clarifie les contrôles sur les éléments suivants :

  • graphite de qualité nucléaire (article 3-2-2);
  • équipement de dégriffage d’éléments combustibles irradiés (article 3-2-3).

Bien que le règlement modifiant le Règlement canadien fasse référence aux Lignes directrices sur les transferts nucléaires (INFCIRC/254/Rev.13/Part 1a) publiées par le Groupe des fournisseurs nucléaires, datées du 8 novembre 2016, et adoptées à la réunion plénière tenue les 14 et 15 juin 2018, nous notons que les modifications apportées au Guide intègrent des mises à jour de la révision ultérieure, INFCIRC/254/Rev.14/Part 1a datée du 18 octobre, 2019. (Une archive des circulaires antérieures est disponible sur le site web de l' Site Web de l’Agence internationale de l’énergie atomique.)

Groupe 4 – Liste des utilisations doubles liées au nucléaire

Les contrôles à l’exportation s’appliquent maintenant aux assemblages et composants cibles pour la production de tritium (article 4-2.A.4).

Les colonnes des plateaux d’échange eau-sulfure d’hydrogène ne seront plus assujetties à des contrôles à l’exportation (anciennement l’article 4-4.B.1).

Les modifications clarifient les contrôles sur les logiciels et le code source liés au nucléaire (Note générale sur les logiciels du groupe 4).

Bien que le règlement modificatif canadien fasse référence aux Lignes directrices sur les transferts d’équipement, de matériaux, de logiciels et de technologies connexes à double usage dans le secteur nucléaire (INFCIRC/254/Rev.10/Part 2a) publiées par le Groupe des fournisseurs nucléaires, datées du 8 novembre 2016, et adoptées à la réunion plénière tenue les 14 et 15 juin 2018, nous notons que les modifications apportées au Guide intègrent des mises à jour de la révision subséquente, INFCIRC/254/Rev.11/Part.2a daté du 18 octobre 2019.

Groupe 6 – Régime de contrôle de la technologie des missiles

Les mises à jour clarifient les contrôles sur :

  • turboréacteurs, turboréacteurs à double flux et autres moteurs à réaction (articles 6-3.A.1 et 6-3.A.2)
  • boîtiers de moteur de fusée, composants d’isolation et buses (point 6-3.A.3)
  • machines de formation d’écoulement pour l’essai et la production (article 6-3.B.3)
  • mélangeurs par lots et mélangeurs continus (article 6-4.B.3)
  • substances propulsives (article 6-4.C.3 – y compris l’inscription spécifique du nitrate d’hydroxylammonium)
  • équipement de commandes de vol pour véhicules aériens sans pilote (article 6-10.A)
  • systèmes de navigation par satellite (article 6-11.A.3)
  • compteurs de gravité ou gradiomètres (point 6-12.A.3)

Les modifications apportées au Groupe 6 s’alignent sur les mises à jour de 2018 des Lignes directrices pour les transferts sensibles de missiles pertinents, publiées par le Régime de contrôle de la technologie des missiles pour contrôler l’exportation d’équipement et de technologie de missiles mentionnés dans le MTCR/TEM/2018/Annexe du 30 novembre 2018,qui a été adoptée lors de la réunion sur les points de contact renforcés tenue les 18 et 19 décembre 2018. (La version la plus récente de l’annexe sur le régime de contrôle de la technologie des missiles se trouve sur le site Web Missile Technology Control Regime.)

Groupe 7 – Liste de non-prolifération des armes chimiques et biologiques

Les nouveaux contrôles à l’exportation s’appliquent :

  • ensembles et composants de réparation préfabriqués pour récipients de réaction et réservoirs de stockage (articles 7-2.1.k et 7-2.1.l)
  • Chlorhydrate de N,N-diisopropylaminoéthaniéthanol comme précurseur de l’annexe 2B de la Convention sur les armes chimiques (article 7-3.4.l)
  • assembleurs et synthétiseurs d’acides nucléiques (article 7-12.10)

Les points 7-13.1.f et 7-13.3, relatifs aux agents pathogènes humains, animaux et phytopathogènes génétiquement modifiés, ont été clarifiés au moyen de notes techniques révisées.

Les amendements au Groupe 7 s’alignent pour la plupart sur les Lignes directrices pour le transfert d’articles chimiques ou biologiques sensibles, publiées par le Groupe d’Australie pour contrôler l’exportation d’armes chimiques et biologiques, dont la liste a été modifiée lors de la réunion plénière tenue du 4 au 8 juin 2018. Certaines variations dans le texte canadien par rapport aux listes internationales demeurent. Par exemple, contrairement aux Lignes directrices publiées par le Groupe de l’Australie, le Guide contrôle la toxine shiga produisant Escherichia coli (ECST) des sérogroupes O26, O45, O103, O104, O111, O121, O145, O157 et d’autres sérogroupes producteurs de toxine shiga (voir la section 7-13.1.f du Guide).

Groupe 9 – Traité sur le commerce des armes

Le groupe 9 reflète les engagements du Canada en vertu du Traité sur le commerce des armes (TCA) des Nations Unies, dont nous avons discuté plus en détail dans notre billet de blogue précédent sur ce sujet (Canada met en œuvre de nouveaux contrôles du courtage à l’exportation pour adhérer au Traité des Nations Unies sur le commerce des armes). Ces articles comprennent un sous-ensemble des catégories de marchandises suivantes :

  • chars de combat;
  • véhicules blindés de combat;
  • systèmes d’artillerie de gros calibre;
  • avions de combat;
  • hélicoptères d’attaque;
  • les navires armés et les sous-marins;
  • missiles et lanceurs de missiles; et
  • armes légères et de petit calibre (à l’exception des armes à feu anciennes, telles que définies dans le Code criminel).

Les marchandises peuvent être inscrites dans le groupe 9 et ailleurs dans la LMCE. Dans un communiqué du 9 avril press communiqué fournissant une mise à jour sur l’examen du gouvernement de la Saudi Arabia armoured vehicles deal, Global Affairs a annoncé que le Canada créera un groupe consultatif indépendant d’experts pour examiner les meilleures pratiques concernant l’autorisation des exportations d’armes par les États parties au TTA. Il a également noté que le Canada participera à « des discussions multilatérales sur les moyens de renforcer la conformité internationale au TTA, en vue de l’établissement d’un régime d’inspection international ».

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Auteur(e)s

Jessica B. Horwitz
416.777.6517
horwitzj@bennettjones.com

Sabrina A. Bandali
416.777.4838
bandalis@bennettjones.com

Dr. Sreedhar Cheekoori
416.777.6539
cheekooris@bennettjones.com



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