La Subvention salariale d’urgence du Canada proposée prend une autre tournure

09 avril 2020

Écrit par Jordan Fremont, Carl Cunningham, Sara Parchello and Katelyn Weller

Le 8 avril 2020, le gouvernement fédéral a divulgué des renseignements mis à jour sur l’admissibilité et la couverture de son projet de Subvention salariale d’urgence du Canada (SSNP), dont les détails préliminaires ont été présentés dans des annonces faites le 27 mars 2020, mars30 mars 2020, et 1er avril 2020. Les détails de ce programme continuent d’évoluer à mesure que le gouvernement libéral minoritaire consulte les partis d’opposition sur un avant-projet de loi qui devra être approuvé par le Parlement afin de donner à la SSW un effet juridique. Vous trouverez ci-dessous un résumé des détails de la SSC proposée en date du 8 avril 2020.

Admissibilité de l’employeur

La SSC serait offerte à un large éventail d’employeurs, y compris les particuliers, les sociétés imposables et les sociétés de personnes composées d’employeurs admissibles ainsi que d’organismes sans but lucratif et d’organismes de bienfaisance enregistrés. Toutefois, la SSW ne sera pas accessible aux organismes publics, y compris les municipalités, les sociétés d’État, les universités publiques, les collèges, les écoles et les hôpitaux.

Lorsque les conditions d’admissibilité ont été initialement annoncées, la proposition était que les employeurs devraient attester qu’ils ont connu une baisse de revenus d’au moins 30 pour cent pour mars, avril ou mai, par rapport au même mois en 2019. Le 8 avril, le gouvernement a annoncé que les critères d’admissibilité seraient assouplis pour le mois de mars, de sorte que les employeurs n’auront qu’à démontrer une baisse de 15 % de leurs revenus en mars. Ce changement pour le seuil de revenus de mars a été proposé puisque de nombreuses entreprises canadiennes n’ont commencé à subir les répercussions de la pandémie de COVID-19 qu’au milieu de ce mois. Fait important, le seuil de réduction des revenus de 30 % demeure en place pour avril et mai.

L’annonce du gouvernement du 8 avril indiquait également que les employeurs seraient autorisés à calculer les variations des revenus en comparant les revenus de mars, avril et mai à une moyenne de leurs revenus gagnés en janvier et février 2020. Ce changement vise à offrir une plus grande souplesse aux employeurs pour lesquels l’approche générale d’une année à l’autre pourrait ne pas être appropriée. Tel que modifié, les employeurs seraient tenus de choisir soit l’approche générale d’une année à l’autre, soit cette autre approche lorsqu’ils présentent une première demande de SSST, et pour toute période d’admissibilité future.

Tel que modifié, les périodes de demande et les approches disponibles pour mesurer les changements de revenus seraient les suivantes :

Claim Period Required Reduction in Revenue Reference Period for Reduction in Revenue
15 mars au 11 avril 15%

Mars 2020 sur:

  • mars 2019; ou
  • Moyenne de janvier et février 2020.
12 avril au 9 mai 30%

Avril 2020 sur:

  • avril 2019; ou
  • Moyenne de janvier et février 2020 si elle est sélectionnée au cours de la première période.
10 mai au 6 juin 30%

Mai 2020 sur:

  • mai 2019; ou
  • Moyenne de janvier et février 2020 si elle est sélectionnée au cours de la première période.

Les revenus à cette fin seraient les revenus provenant de l’entreprise de l’employeur exploitée au Canada, provenant de sources indépendantes. L’annonce du 8 avril précise que les employeurs seraient autorisés à calculer leurs revenus selon la méthode de la comptabilité d’exercice ou la méthode de la comptabilité de caisse, mais pas une combinaison des deux. Les employeurs choisiraient une méthode comptable lorsqu’ils présenteraient une première demande de SSC et seraient tenus d’utiliser cette méthode pendant toute la durée du programme.

L’annonce du 8 avril prévoit également que les organismes de bienfaisance et les organismes sans but lucratif seront autorisés à inclure ou à exclure le financement gouvernemental dans leurs revenus aux fins de l’application du critère de réduction des revenus. Une fois sélectionnée, la même approche s’appliquerait pendant toute la durée du programme.

Portée et durée

Pour les employeurs admissibles, la SSW couvrira jusqu’à 75 % des salaires et traitements versés aux nouveaux employés (jusqu’à concurrence d’un maximum de 847 $ par semaine). Pour les employés actuels, le montant de la SSW pour un employé donné serait le plus élevé des suivants :

  • 75 % du montant de la rémunération versée, jusqu’à concurrence d’une prestation maximale de 847 dollars par semaine; et
  • le montant de la rémunération versée, jusqu’à concurrence d’une prestation maximale de 847 $ par semaine ou de 75 % de la rémunération hebdomadaire d’avant la crise de l’employé, selon le moins élevé des deux.

Pour les employés ayant un lien de dépendance, le montant de la subvention sera limité à la rémunération admissible versée au cours de toute période de paie entre le 15 mars et le 6 juin 2020, jusqu’à concurrence de 847 $ par semaine et de 75 % de la rémunération hebdomadaire d’avant la crise de l’employé (selon le moins élevé des deux), et ne sera payable qu’à l’égard des employés ayant un lien de dépendance employés avant le 15 mars; 2020.

Dans la mesure du possible, on s’attendrait à ce que les employeurs maintiennent la rémunération des employés aux niveaux d’avant la crise. Cependant, le processus par lequel un employeur pourrait être tenu de démontrer sa capacité (ou son incapacité) à maintenir la rémunération des employés aux niveaux d’avant la crise n’est pas clair à l’heure actuelle.

La rémunération hebdomadaire d’avant la crise pour un employé donné serait basée sur la rémunération hebdomadaire moyenne versée entre le 1er janvier et le 15 mars inclusivement (mais à l’exclusion de toute période de sept jours pour laquelle l’employé n’a pas reçu de rémunération).

La rémunération admissible peut comprendre les traitements, salaires et autres rémunérations comme les avantages imposables que les employeurs seraient normalement tenus de retenir ou de déduire des montants à verser au receveur général au titre de l’impôt sur le revenu de l’employé, mais exclurait l’indemnité de départ et des éléments tels que les avantages liés aux options d’achat d’actions ou l’utilisation personnelle d’un véhicule d’entreprise.

La SSSC serait en place et verserait des paiements de subvention couvrant une période pouvant aller jusqu’à 12 semaines, du 15 mars au 6 juin 2020.

Remboursement de certaines cotisations salariales

Inclus dans l’annonce du 8 avril, le gouvernement a instauré un nouveau remboursement de 100 % pour certaines cotisations versées par l’employeur à l’assurance-emploi, au Régime de pensions du Canada, au Régime de rentes du Québec et au Régime québécois d’assurance parentale. Ce remboursement couvrirait 100 p. 100 des cotisations payées par l’employeur pour les employés admissibles pour chaque semaine pendant laquelle ces employés sont en congé (c.-à-d. qu’ils n’effectuent aucun travail) avec rémunération et pour lesquelles l’employeur est admissible à la SSW pour ces employés.

Les employeurs seraient tenus de continuer à percevoir et à verser les cotisations de l’employeur et de l’employé à chaque programme comme d’habitude et de demander un remboursement de la même manière et en même temps qu’ils demandent la SSW.

Il ne semble pas que l’employeur sera admissible à un remboursement sur les cotisations payées par l’employeur pour les employés qui travaillent réellement pendant la période où l’employeur est admissible à la SSW.

Interactions avec d’autres programmes

  • Subvention salariale de 10 % : Les employeurs qui ne sont pas admissibles à la SSW peuvent continuer d’être admissibles à la subvention salariale annoncée précédemment de 10 % de la rémunération versée (du 18 mars au 20 juin) jusqu’à concurrence d’une subvention maximale de 1 375 $ par employé et de 25 000 $ par employeur. Pour les employeurs qui sont admissibles à la fois à la SSW et à la subvention salariale de 10 % pour une période donnée, la SSC serait généralement réduite de tout montant payé par l’entremise de la subvention salariale de 10 %.
  • Prestation canadienne d’urgence (PCU) : L’admissibilité à la SSQ À l’égard de la rémunération d’un employé sera limitée aux employés qui n’ont pas été sans rémunération pendant plus de 14 jours consécutifs au cours de la période d’admissibilité (c.-à-d. du 15 mars au 11 avril, du 12 avril au 9 mai et du 10 mai au 6 juin). Cette règle remplace la restriction annoncée précédemment qui aurait empêché un employeur d’être admissible à demander la SSQE pour la rémunération versée à un employé au cours d’une semaine qui tombe dans une période de quatre semaines pour laquelle l’employé est admissible à la PCU.

    Tel que modifié, si un employé a été mis à pied pendant 14 jours consécutifs ou plus au cours d’une période d’admissibilité, l’employeur n’est probablement pas en mesure de recevoir la SSW pour cette même période d’admissibilité. L’objectif est d’éviter un chevauchement entre les paiements en vertu de la SSQE et de la PCU, pour la même période et pour le même employé. Toutefois, le gouvernement a indiqué qu’il envisage toujours d’autres approches qui pourraient limiter le dédoublement, y compris un processus pour permettre aux personnes réembauchées par leur employeur au cours de la même période d’admissibilité d’annuler leur demande de PCU et de rembourser ce montant. À moins que d’autres changements ne soient mis en œuvre, il semble que si un employeur rappelle un employé qui a été mis à pied pendant 14 jours consécutifs ou plus au cours d’une période d’admissibilité donnée (p. ex., du 15 mars au 11 avril), l’employeur ne serait pas admissible à la SSIP à l’égard de l’employé pour cette période d’admissibilité donnée, et que ce serait le cas même si l’employeur effectue un paiement rétroactif de salaire à l’égard de ce qui suit : la mise à pied de l’employé.
  • Programme de Travail partagé : Pour les employeurs et les employés qui participent à un programme de Travail partagé, les prestations d’assurance-emploi reçues par les employés dans le cadre du Programme de travail partagé réduiront les prestations que leur employeur a le droit de recevoir en vertu de la SSW.

Comment présenter une demande

  • Les employeurs admissibles pourraient présenter une demande de SSC au moyen du portail Mon dossier d’entreprise de l’Agence du revenu du Canada ainsi que d’une application Web (à établir).

Traitement fiscal

  • La SSW ou subvention de 10 % serait considérée comme de l’aide gouvernementale et incluse dans le revenu imposable de l’employeur. L’une ou l’autre des subventions réduirait le montant des dépenses de rémunération admissibles à d’autres crédits d’impôt fédéraux calculés sur la même rémunération.

Considérations relatives à la conformité

  • Les employeurs qui reçoivent la SSC et qui sont jugés inadmissibles seraient tenus de rembourser les montants de la SSSE reçus. Des sanctions peuvent s’appliquer en cas de réclamation frauduleuse, y compris des amendes ou même des peines d’emprisonnement.
  • Les employeurs qui se livrent à des opérations artificielles visant à réduire leurs revenus en vue de demander la SSC seraient assujettis à une pénalité égale à 25 % de la valeur de la subvention demandée. Cela s’ajouterait à l’exigence de rembourser intégralement la subvention qui a été demandée de façon inappropriée.

Coût prévu

Le gouvernement estime maintenant que la SSW coûtera 73 milliards de dollars.

Nous surveillerons les mises à jour supplémentaires sur la SSW et vous informerons au fur et à mesure que d’autres renseignements seront disponibles. Si votre entreprise ou organisation a des questions concernant la SSUC ou d’autres questions liées à l’emploi, veuillez communiquer avec un membre du groupe Bennett Jones Employment Services. De plus, veuillez visiter notre COVID-19 Resource Centre pour d’autres documents liés à covid-19.

Auteur(e)s

Carl Cunningham
416.777.4847
cunninghamc@bennettjones.com

Sara G. Parchello
416.777.6232
parchellos@bennettjones.com

Katelyn Weller
416.777.4850
wellerk@bennettjones.com



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