Qu’est-ce qui motive l’agriculture verticale au Canada?
26 mai 2023
Écrit par Murray Coleman, Lorelei Graham and Julia Schatz
L’agriculture verticale prend de l’ampleur au Canada, en grande partie en raison de l’évolution des goûts des consommateurs, de la nécessité d’une plus grande durabilité et de technologies de pointe.
Dans les épiceries et les restaurants, les Canadiens exigent plus de produits locaux frais toute l’année. Le changement climatique mondial menace la fiabilité et la durabilité de certaines chaînes d’approvisionnement alimentaire. La technologie et l’innovation en matière d’agriculture en environnement contrôlé (ACE) continuent de s’améliorer à un rythme rapide. Les gouvernements et les organismes canadiens ont mis en place de nouvelles politiques et de nouveaux financements pour soutenir l’agriculture verticale, tant dans les campagnes que dans les villes.
Technologie et emplacement
Les cultures agricoles verticales sont cultivées à l’intérieur sur des couches empilées verticalement ou inclinées et reposent uniquement ou en grande partie sur un éclairage artificiel. Les petites cultures (p. ex. fraises et micropousses) et les légumes-feuilles (p. ex. herbes, laitues et légumes) peuvent être cultivés dans des fermes verticales, bien que la variété de fruits et de légumes soit en croissance. La pratique n’est pas nouvelle, mais son accélération est un développement passionnant dans l’agro-industrie canadienne.
En mars 2023, la toute première ferme verticale mains libres au Canada a ouvert ses portes en Colombie-Britannique, en utilisant une technologie sans contact, de l’ensemencement à la récolte. Un plus grand nombre d’exploitations agricoles verticales sont en cours d’établissement en milieu urbain et la première installation à haut rendement basée sur la culture hydroponique au Canada a ouvert ses portes dans une ancienne usine céréalière en Ontario. Le Québec est un chef de file canadien de l’agriculture urbaine, car il possède de nombreuses fermes urbaines, des jardins sur les toits dirigés par la communauté et la première exploitation commerciale de serres sur les toits au monde. Plusieurs étages d’un immeuble de bureaux à Calgary ont été loués à une start-up d’agriculture intérieure verticale. Des fermes verticales prospères exercent leurs activités dans les régions rurales et éloignées du Canada.
Financement et politiques du gouvernement au Canada
Plusieurs soutiens gouvernementaux sont disponibles pour les fermes verticales.
Fédéral – Le Partenariat canadien pour une agriculture durable (PAC durable) est une entente de 5 ans entre les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux. Il est entrée en vigueur le 1er avril 2023 et prévoit 1 milliard de dollars en programmes et activités fédéraux, ainsi que 2,5 milliards de dollars en programmes et activités à frais partagés financés par les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux. D’importantes adaptations de l’équipement robotique utilisé dans les fermes verticales sont incluses dans le programme Agri-innovation. Le PAC durable comprend également un programme Agri-science visant à accélérer l’innovation en fournissant du financement et du soutien pour les activités scientifiques précommandées et la recherche qui profitent au secteur agricole et agroalimentaire.
Colombie-Britannique — En février 2022, le gouvernement de la Colombie-Britannique a annoncé qu’il améliorait le Règlement sur l’utilisation des réserves de terres agricoles (RTA) afin de permettre une agriculture plus verticale.
Le B.C. Centre for Agritech Innovation a ouvert ses portes en septembre 2022 et un projet d’agriculture verticale a été l’un des premiers à recevoir du financement.
Les exploitants commerciaux de légumes de serre de la Colombie-Britannique peuvent présenter une demande dans le cadre du Programme de subventions d’allègement de la taxe sur le carbone de serre jusqu’au 31 mai 2023.
Alberta — L’Alberta Investment Growth Fund a été lancé pour la première fois en 2021 et le budget de 2023 de l’Alberta propose 15 millions de dollars par année pour le Fonds. Le premier projet à recevoir du financement a été une exploitation agricole verticale.
Québec — En novembre 2020, le Québec a annoncé plus de 100 millions de dollars pour doubler la taille des exploitations de serres de la province d’ici 2025. En janvier 2023, la province avait atteint l’autosuffisance de 50 % pour les fruits et légumes cultivés en serre, ce qui représente une augmentation de 20 % par rapport à 2020.
Investissement Québec, qui s’associe à des entreprises québécoises et internationales qui cherchent à s’implanter dans la province, a financé divers projets d’agriculture verticale.
Défis à relever
Les partisans des fermes verticales doivent connaître les lois et les règlements locaux, tels que les codes du bâtiment. Bien que certaines municipalités commencent à élaborer des cadres pour l’agriculture urbaine, les exploitations agricoles peuvent encore se heurter à des défis, y compris la question de savoir si elles devraient suivre les exigences du code du bâtiment d’un développement traditionnel à occupation élevée.
Une considération importante dans toute l’agriculture intérieure est la consommation d’énergie. Les coûts énergétiques des serres sont élevés, car les installations intérieures nécessitent un approvisionnement en énergie jour et nuit. Les fermes verticales au Québec ont l’avantage d’être dans une province qui produit de l’hydroélectricité relativement peu coûteuse. De nouvelles technologies sont continuellement développées pour aider à réduire la consommation d’énergie dans les fermes verticales, telles que l’éclairage LED.
Aucun pesticide homologué pour utilisation dans l’agriculture verticale
Les cultures de serre sont généralement cultivées en une seule couche horizontale et dépendent principalement de la lumière naturelle du soleil. Certains pesticides sont homologués auprès de l’Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire (ARLA) du Canada pour utilisation dans la culture en serre, mais leur utilisation de ces produits n’a pas été évaluée pour l’agriculture verticale, ce qui peut comporter différents risques pour la santé humaine et l’environnement.
L’ARLA a clairement indiqué aux producteurs et aux autres intervenants dans un Information Note publiée en août 2022 qu’il n’y avait (à ce moment-là) aucun pesticide homologué ou autorisé à être utilisé au Canada pour une utilisation dans l’agriculture verticale.
Un groupe de travail de Santé Canada, en collaboration avec les provinces, a été mis sur pied pour déterminer si d’autres données pourraient être nécessaires pour l’homologation des pesticides destinés à l’agriculture verticale. Les intervenants peuvent également faire part de leur intérêt à l’ARLA pour l’ajout de l’utilisation de la production agricole verticale à l’étiquette d’un produit homologué dans le cadre du programme d’expansion de l’étiquette à usage limité demandée par l’utilisateur.
Bennett Jones' Agribusiness, Food and Beverage team includes lawyers from a range of disciplines who have a comprehensive understanding of the legal issues and challenges faced by clients involved in food and beverage production and agriculture. Pour discuter des possibilités d’agriculture verticale au Canada, veuillez communiquer avec l’un des auteurs.
Auteur(e)s
Murray G. Coleman 403.298.3336 colemanm@bennettjones.com
| Lorelei Graham 416.777.6547 grahaml@bennettjones.com
| Julia E. Schatz 416.777.4665 schatzj@bennettjones.com
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