Réalisé par Serge Dupont, David Dodge et Claire Kennedy
Cet épisode a été enregistré le 12 juin 2023 dans le cadre de notre webinaire semestriel sur les perspectives économiques. Animée par Claire Kennedy, administratrice principale de la Banque du Canada, et actuelle conseillère principale des clients et des industries ici chez Bennett Jones, elle est accompagnée des invités spéciaux David Dodge, ancien gouverneur de la Banque du Canada et actuel conseiller principal chez Bennett Jones, et Serge Dupont, ancien directeur exécutif du Fonds monétaire international et actuel conseiller principal chez Bennett Jones. Nos deux invités spéciaux offriront un aperçu complet des développements récents, des perspectives à court terme et des risques pour aider à la planification des affaires, et décrivent une partie du contexte des tâches clés à long terme et à venir pour les gouvernements et les entreprises du Canada.
Transcript
Serge Dupont: [00:00:00] Les entreprises doivent s’aventurer dans ce monde fragmenté avec les yeux grands ouverts et une vision périphérique. Mais des opportunités existent pour les entreprises qui ont une vision à long terme et qui sont capables de prendre des risques. Il y a aussi des accords commerciaux sous-utilisés ainsi que des ressources et des aides gouvernementales.
Il faut jouer l’offensive, et c’est un jeu de longue haleine.
Enzo Barichello: Bienvenue à cet épisode spécial du balado Bennett Jones Business Law Talks. Un podcast qui se situe à l’intersection du droit et de la politique, et où nous examinons les questions les plus complexes d’aujourd'hui pour aider à guider les entreprises [00:01:00] qui fleurissent au Canada. Cet épisode a été enregistré le 12 juin 2023 dans le cadre de notre webinaire bisannuel sur les perspectives économiques.
Le webinaire a été animé par Claire Kennedy et présenté par David Dodge. Dans cet épisode, Serge Dupont, tous deux conseillers principaux de Bennett Jones et de notre groupe Affaires gouvernementales et politiques publiques, offre une vue d’ensemble des développements récents, des perspectives à court terme et des risques afin d’aider à la planification des affaires. Nous avons également discuté du contexte à plus long terme.
Et les principales tâches qui attendent les gouvernements et les entreprises du Canada. Je suis Enzo Barichello, associé principal et co-chef du groupe Affaires gouvernementales et politique publique chez Bennett Jones. Les membres de notre groupe chargé des politiques publiques ont joué un rôle de premier plan dans l'élaboration des politiques publiques au Canada et dans l'élaboration des réponses des entreprises à ces politiques.
Revenons à la conversation.
Claire Kennedy: Bienvenue au webinaire sur les perspectives économiques de Bennett Jones, qui se tiendra en juin 2023. Nous [00:02:00] publions simultanément le document Outlook, que vous pouvez trouver en ligne et télécharger. Le rapport est riche en analyses et en perspectives sur les économies mondiale et nationale. On peut se demander pourquoi un cabinet d'avocats produit deux fois par année des perspectives économiques.
En effet, nous sommes probablement les seuls à le faire. Chez Bennett Jones, nous travaillons avec les clients sur leurs questions juridiques les plus complexes pour planifier, gérer les risques et prendre des décisions. Nos clients ont besoin de conseils juridiques spécialisés, mais ils ont aussi besoin d’un contexte qui correspond à des paramètres de planification raisonnables à court terme, d’une appréciation des tendances structurelles, à l’échelle nationale et mondiale, qui définissent les risques et les occasions d’affaires, et d’un récit qui relie tous ces éléments pour rendre les systèmes complexes logiques.
Deux fois par an. Les perspectives économiques visent à fournir ce contexte et à éclairer les discussions avec nos clients. Nous considérons également les perspectives économiques comme un bien public en tant qu’entreprise nationale. Nous souhaitons contribuer au dialogue sur les [00:03:00] politiques publiques et encourager la collaboration entre les secteurs public et privé.
Pour apporter cette contribution, nous avons réuni une excellente équipe au sein de notre groupe « Affaires gouvernementales et politiques publiques », composée d’économistes, d’experts en politiques publiques et de personnalités politiques. Qui ont occupé les plus hautes fonctions publiques au Canada et dans les provinces. Aujourd’hui, vous entendrez deux des cinq co-auteurs des Perspectives, David Dodge, qui a été sous-ministre des finances et gouverneur de la Banque du Canada, entre autres, et Serge Dupont, qui a été sous-ministre et greffier adjoint du Conseil privé, ainsi qu’ancien directeur exécutif du FMI.
Trois de nos collègues du groupe de politique publique se sont joints à David et Serge pour rédiger le document Perspectives. Richard Dion, Jonathan Fried et Lori Sterling. L’histoire économique de ces trois dernières années dans le monde a été celle d’une réponse aux chocs, et donc d’une adaptation et d’une résilience. Cette réalité nous a frappés de plein fouet ces dernières semaines avec [00:04:00] des incendies de forêt dévastateurs de l'Alberta à la Nouvelle-Écosse.
Ce sont des moments où les gouvernements, les entreprises et les collectivités doivent unir leurs efforts, et ils le font. Nos pensées accompagnent toujours ceux qui doivent reconstruire des maisons et des entreprises. Cependant, il existe également une entreprise collective à plus long terme qui est nécessaire pour garantir notre bien-être. Elle requiert la même détermination et la même collaboration.
Comme l'a fait remarquer notre président-directeur général, Hugh McKinnon, c'est le moment de prendre des décisions difficiles. Les décisions difficiles exigent une bonne compréhension des faits nouveaux, des perspectives et des tendances, et il n’y a pas de meilleure équipe pour s’attaquer à ce contexte pour les entreprises canadiennes que David et Serge.
David, permettez-moi de vous inviter à présenter nos perspectives économiques,
David Dodge: Ce document couvre un large éventail de questions auxquelles sont confrontés les entreprises, les gouvernements et les ménages pour naviguer dans les [00:05:00] mers économiques agitées des dernières années du premier quart du 21ᵉ siècle. Le monde du deuxième quart de ce siècle est très différent.
Nous ne pouvons pas couvrir tous les enjeux que nous abordons dans nos perspectives dans ce bref exposé. Mais je vais commencer par me concentrer sur les problèmes à court terme liés à la stabilisation de l'inflation, à savoir la réduction de la demande excédentaire par un resserrement de la politique monétaire. Mettre l’accent sur les taux d’intérêt. La croissance des marchés du travail sera suivie d’une discussion sur l’évolution de la structure de l’économie alors que nous nous adaptons collectivement et saisissons les opportunités résultant du climat technologique et des changements démographiques dans un monde de plus en plus fragmenté.
Mais avant d'aborder les perspectives à court terme, je veux situer ces perspectives dans un contexte à plus long terme. L’un des problèmes politiques immédiats auxquels les gouvernements et les banques centrales doivent faire face [00:06:00] dans les deux ans et demi à venir est la maîtrise de l’inflation, sans pour autant tuer la croissance. Il est important de se rendre compte que, pendant les 30 années qui ont précédé la pandémie de COVID, le principal enjeu de la politique budgétaire monétaire était tout le contraire : comment générer une demande suffisante pour réaliser des économies excédentaires.
La structure économique du monde dans lequel nous étions tous habitués avant la COVID était une structure dans laquelle les investissements étaient inférieurs aux économies. Le problème auquel mes collègues des banques centrales et moi-même avons dû faire face au début du siècle était de maintenir l'inflation à son niveau cible. Au début du XXIᵉ siècle, le commerce mondial a continué d'exercer des pressions à la baisse sur les prix intérieurs et sur les lignes d'approvisionnement mondiales établies par de nombreuses entreprises afin de réduire la courbe des coûts à une échelle de production maximale.
Cette économie mondiale, avec la marge générale d’offre excédentaire, a pris fin au printemps 2020 lorsque l’offre s’est effondrée en raison du COVID et que les travailleurs n’ont pas pu se rendre à leur travail. Mais avant de passer à l’évaluation de l’évolution du cycle de la COVID, je tiens à souligner que, lorsque nous sortirons de ce cycle en 2025, le Canada et le monde ne reviendront pas aux années d’avant la COVID, où les économies excédentaires généralisées ont été réalisées.
Les changements démographiques auront tendance à réduire l’épargne globale nette. En même temps que l'adaptation aux changements climatiques et technologiques exigera un accroissement des investissements publics et privés, avec des investissements plus importants, dépassant légèrement les économies prévues. Le taux d’intérêt réel national devrait être positif et les pressions inflationnistes, beaucoup plus présentes.
Je vous recommande de lire le discours que le sous-ministre Paul Beaudry a prononcé le huit juin sur cette possibilité. Des taux plus élevés au cours de la prochaine décennie. Mais avant d’aborder le long terme, le monde après 2025, le Canada et l’économie mondiale doivent traverser la mer agitée de l’ajustement à l’impact du choc d’offre COVID [00:08:00] et à ses conséquences, l’inflation élevée.
Des marchés du travail tendus face à l’effondrement des revenus. En mars 2020, les gouvernements ont pris des mesures pour combler l’écart de revenu au moyen de transferts gouvernementaux. Les banques centrales ont imprimé de l’argent pour faciliter l’expansion du crédit, et cette action rapide a connu un succès remarquable, et la reprise a commencé à l’automne 2020. Mais la politique monétaire et fiscale expansive s’est poursuivie.
En 2021, il y a eu une augmentation massive de la demande, ce que les économies liées à la COVID n’ont tout simplement pas pu faire, car les prix des biens ont commencé à augmenter en 21 ans, suivis des services en 2022. Vous pouvez le voir à partir de la ligne verte dans ce graphique. La demande excédentaire de biens et de services s’est répercutée sur le marché du travail et les salaires ont commencé à augmenter en même temps que les prix, comme le montre la ligne vert clair sur ce graphique.
Sur l’ensemble de la période depuis la création de COVID [00:09:00] en 2020, le salaire horaire moyen au Canada a plus ou moins suivi l’augmentation des prix. Le salaire réel moyen est donc à peu près le même aujourd’hui qu’en 2019. Eh bien, l'offre de main-d'œuvre, la ligne noire sur le graphique s'est également rétablie rapidement au début de l'année 21, et la main-d'œuvre était son taux de croissance avant la COVID, la demande de main-d'œuvre, c'est-à-dire que la ligne verte a augmenté beaucoup plus rapidement.
La création de marchés du travail très serrés d’ici à 22 ans, comme le montre le graphique. La demande et l’offre de main-d’œuvre ont convergé en 2022, et la forte augmentation de la demande de main-d’œuvre s’explique en grande partie par la demande accrue de croissance et de services provenant principalement du secteur des ménages. Mais si la demande de travailleurs dans le secteur des entreprises a augmenté si rapidement, c’est en partie parce que la production par travailleur [00:10:00] a diminué et que de nouveaux travailleurs ont dû être absorbés par la main-d’œuvre.
Ce déclin de la productivité au Canada et aux États-Unis, comme en témoignent les solides résultats nets du graphique, est attribuable à tous les faits. Mais on ne pourrait pas augmenter assez rapidement la quantité d'équipement disponible par travailleur. Il a fallu du temps pour accroître les investissements. Cette récente baisse de productivité des travailleurs est un signal important sur lequel les employeurs ne peuvent compter.
Seul à embaucher pour atteindre ses objectifs de rendement. Des investissements supplémentaires dans les biens d’équipement et les systèmes sont nécessaires. Je reviendrai dans un instant sur la question de l’offre future de main-d’œuvre, mais je me contenterai de noter ici que notre expérience récente en Amérique du Nord illustre l’importance de doter les travailleurs de biens d’équipement appropriés et adéquats.
Maintenant que les prix ont commencé à augmenter rapidement en 2021, il est devenu évident qu’il fallait prendre des mesures pour freiner la croissance de la demande, pour la rendre plus conforme aux capacités d’approvisionnement. Les banques centrales d’ici et d’ailleurs dans le monde ont commencé à augmenter leurs taux directeurs en 22 ans et elles continuent de le faire, comme on peut le voir à la table à l’écran.
Mais les banques centrales ont agi en grande partie par elles-mêmes. Pour limiter la demande, les gouvernements fédéraux du Canada et des États-Unis ont continué d’afficher une forte demande en 22 et 23 ans, alors que les deux gouvernements ont commencé à planifier ou à subventionner les investissements dans l’économie verte. Un plan solide. Au cours des deux prochaines années, les dépenses gouvernementales continueront d’offrir un soutien modéré à la demande, et il incombera toujours aux banques centrales de le faire.
Gérer l'évolution de l'inflation. La question qui se pose est donc la suivante : comment l'inflation est-elle susceptible d'évoluer au même rythme que l'inflation équilibrée des marchés mondiaux des marchandises? C'est la ligne noire du graphique. L’automne est dramatique cette année. Toutefois, l'inflation des services, la ligne verte légère, va diminuer beaucoup plus lentement et demeurer bien au-dessus de 3 % jusqu'en 2024, ce qui implique que ce sera très difficile.
Pour ramener l’IPC total à 2 % d’ici la fin de 2025, compte tenu de la persistance de l’inflation, nous demeurons d’avis que la Fed et la Banque du Canada devront maintenir leurs taux directeurs plus élevés pendant plus longtemps que ce que croient de nombreux analystes. Nous observons des taux de 5,5 %. Aux États-Unis, 5 % du Canada à la fin de l’année, puis une lente baisse dans les 24 et 25 ans, ce qui fera grimper les taux directeurs à près de 3 % à la fin de 2025.
Le taux directeur et les taux d’intérêt de la tenure figurant dans le tableau constituent, à notre avis, une base raisonnable pour la planification des activités. Qu’est-ce que cette perspective de politique monétaire signifie pour la croissance dans les deux pays? Bref, une période de très faible croissance, mais pas nécessairement de récession, est nécessaire dans la deuxième moitié de 23 ans et au début de 24 ans pour freiner la demande excédentaire.
Et ramener l'inflation à un niveau inférieur à la croissance prévue. Les résultats ont commencé à être solides dans 23 pays. Donc, 23 peut s’avérer un peu plus fort, un peu plus fort que les 0,7 et 1,2 indiqués dans le graphique. Mais dans la vie de tous les jours, 24 s’avérerait alors un peu plus faible quand même. Les deux pays devraient être proches de leur potentiel d’ici 2025, [00:14:00] comme le montre le graphique, une analyse beaucoup plus détaillée de l’évolution probable de l’inflation.
Les taux d'intérêt et la politique budgétaire figurent au chapitre deux de notre rapport. Et je vous le recommande. Nous avons également fourni, au chapitre 3 de notre document sur les perspectives, une analyse minutieuse des perspectives en matière d’offre de main-d’œuvre, un sujet qui intéresse beaucoup les employeurs et sur lequel je vais maintenant me pencher brièvement.
L’excédent de la demande globale de main-d’œuvre au Canada en 22 devrait se dissiper à court terme. Avec le refroidissement de l’économie, le taux d’activité des travailleurs âgés augmente légèrement et le nombre d’immigrants reste élevé. Le graphique à l'écran indique que la population active augmentera d'environ un quart pour cent par année.
Dans notre scénario de base. C’est la ligne verte [00:15:00] avec une forte immigration et une croissance d’un peu plus de 1 % même dans notre scénario alternatif, une immigration plus faible. Dans les deux cas, cependant, la croissance et l’offre de travail seraient plus élevées. Ensuite, la croissance que nous avons connue au cours de la dernière décennie. En supposant que la demande de main-d’œuvre soit à peu près équivalente à l’offre dans ces scénarios et que la productivité du travail augmente à un taux annuel légèrement inférieur à 1 %.
La croissance potentielle au Canada pourrait être légèrement supérieure à 2 % en moyenne. Au cours de la prochaine décennie, pour atteindre ce résultat, ce résultat d’un marché du travail équilibré tel qu’il apparaît à l’écran, il faudra une productivité plus élevée, ce qui nécessitera des investissements soutenus dans le capital physique et humain. Nous prévoyons maintenant que le nombre de travailleurs devrait être suffisant à moyen terme.
Nous craignons [00:16:00] que les compétences de la main-d’œuvre ne soient pas suffisantes pour accroître la productivité et la croissance et pour aider à relever les défis structurels liés à la transition énergétique et à la numérisation. Nous tenons à souligner que, même si l'immigration est extrêmement importante, une dépendance excessive à l'égard de l'immigration entraînerait en fait une faible productivité et une faible croissance économique.
Je vais maintenant céder la parole à Serge pour qu'il nous parle des enjeux et des défis qui nous attendent en matière d'investissement.
Serge Dupont: Merci, David. La perspective à long terme de notre économie doit reposer sur une compréhension du monde tel qu'il est façonné aujourd'hui. Notre collègue, Jonathan Fried, est l’auteur du chapitre de notre rapport. Pour examiner ce contexte, commençons par un simple indicateur, soit le commerce en proportion du PIB de n'importe quel pays.
Serge Dupont: Cet indicateur est tout simplement la somme des exportations et des importations de biens et de [00:17:00] services divisée par le PIB, ce que nous observons au niveau mondial. Cet indicateur a-t-il atteint son sommet juste avant la crise financière mondiale de 2008? Depuis, il y a eu des variations d'une année à l'autre. Par exemple, une forte baisse en 2020 en raison de la COVID, puis une forte reprise en 2021, mais aucune tendance claire à la hausse ou à la baisse pour le Canada.
Serge Dupont: Soit dit en passant, cet indicateur en 2022 est à peu près le même qu’en 2007, soit 67 %. Cela signifie que la période de près de 40 ans, débutant en 1970, au cours de laquelle le commerce a augmenté plus rapidement que la production est terminée, ou du moins que le commerce n’est plus le même moteur de croissance pour le monde et pour les économies avancées.
Serge Dupont: Comme David l'a mentionné plus tôt, il n'y a plus la même croissance de l'entrée de produits manufacturés bon marché en provenance de la Chine qui, pendant de nombreuses années, a exercé une pression à la baisse sur l'inflation. Il n’y a pas de démondialisation. Les bénéfices du commerce restent [00:18:00] l’ouverture au commerce et aux investissements. La spécialisation en compétences demeure importante pour accroître la productivité, mais le monde évolue.
Serge Dupont: Cette diapositive montre la répartition de la croissance projetée du PIB mondial en 2023. La Chine représente 35 p. 100 du PIB, l'Inde, 15 p. 100. Asie au total, près de 70 %. Il ne s’agit pas d’une singularité d’une année. Cela dépend de la démographie et de la croissance potentielle dans cette partie dynamique du monde. Encore une fois, le monde change. Le monde devient aussi plus complexe et plus fragmenté.
Serge Dupont: La guerre en Ukraine a secoué les marchés des produits de base. Un rappel de la valeur de la sécurité énergétique et, pour de nombreux pays, de la sécurité alimentaire. Le conflit stratégique entre les États-Unis et la Chine fait que la sécurité nationale et la sécurité économique sont de plus en plus étroitement liées. Cela a peut-être toujours été le cas aux États-Unis ou en Chine, mais c’est aujourd’hui une réalité universelle.
Serge Dupont: Les États-Unis et le G7 insistent pour dire que nous ne nous dissocions pas de la Chine, mais que nous réduisions les risques. Mais les conséquences pour des industries comme celles des minéraux essentiels, des semi-conducteurs, des véhicules électriques ou de l’intelligence artificielle sont profondes. La tarification du carbone, l’ajustement du carbone à la frontière qui a maintenant progressé dans l’UE, et la relance des politiques industrielles telles que l’IRA américain ont tous des objectifs défendables, mais ils ont aussi des défauts protectionnistes ou même des moteurs.
Serge Dupont: L'économie des données, ses règles et ses normes constituent un autre domaine d'avantages économiques et stratégiques. L’évolution remarquablement rapide et effrayante de l’IA fait monter les enjeux encore plus haut. L'OMC recule, et il y a une multiplication des accords bilatéraux ou moins d'accords latéraux, y compris des accords sectoriels. Les goulots d’étranglement de l’offre pendant la reprise de la COVID sont en grande partie résolus, mais les chaînes d’approvisionnement demeurent vulnérables à une gamme de risques.
Serge Dupont: Enfin, les performances ESG [00:20:00] des entreprises au niveau international sont surveillées par les gouvernements et les marchés. Les entreprises doivent s'aventurer dans ce monde fragmenté avec les yeux grand ouverts et avec une vision périphérique. Mais des opportunités existent pour les entreprises qui ont une vision à long terme et qui sont capables de prendre des risques. Il y a aussi des accords commerciaux sous-utilisés ainsi que des ressources et des aides gouvernementales.
Serge Dupont: Il faut jouer l’offensive, et c’est un jeu de longue haleine. On peut nous reprocher à Bennett Jones de le répéter souvent, mais nous le faisons encore. Le Canada n'investit pas assez. Cette charge montre l’investissement non résidentiel public et privé en proportion du PIB. L’écart par rapport aux États-Unis et à la moyenne des autres économies de l’OCDE est de deux à trois points de pourcentage, soit de 60 à 90 milliards d’investissements par année.
Serge Dupont: La baisse au Canada depuis 2014 et la récente reprise s’expliquent en partie par les développements dans l’industrie pétrolière et gazière. Ceci est [00:21:00] confirmé lorsque l’on regarde l’investissement dans les structures. Il s'agit de constructions et de structures non résidentielles qui peuvent en fait investir plus que d'autres économies en raison de notre géographie et de nos ressources.
Claire Kennedy: Très bien. Merci Serge. Commençons notre conversation ici. Je vais vous poser la [00:29:00] première question, David. La Banque du Canada a dit à plusieurs reprises qu'elle s'engageait à ramener l'inflation à son niveau cible. C'est à mi-chemin. Dans une fourchette de 1 à 3 %, donc 2 %. Mais que se passe-t-il si la demande est résiliente et que l’inflation se rapproche de 3 %, plutôt que de descendre jusqu’à 2 %?
David Dodge: Il est toujours très difficile de réduire l'inflation une fois qu'elle augmente. Nous avons passé 15 ans, de 1970 à 1985, à régler ce problème. Donc, je pense que la réponse finale est que, une fois la situation réglée, nous devons la maintenir à un niveau peu élevé et il faudra peut-être un bon moment pour la rétablir, mais en ayant une vision.
David Dodge: Les gens peuvent compter sur des prix relativement stables à l’avenir. [00:30:00] C’est extrêmement important. Nous ne voulons pas revenir au genre de conflit qui survient dans notre société à la suite d'une période d'inflation élevée. Par conséquent, à mon avis, nous devrions poursuivre nos efforts pour que l’inflation se situe dans cette fourchette de un à 3 %, ce que nous avons réussi à faire avec beaucoup de succès entre 1990 et 2020.
Claire Kennedy: Et, bien sûr, le Canada a été l'un des premiers pays à adopter le ciblage de l'inflation. Et je pense que ce que vous soulignez, c’est que l’effet d’ancrage autour de 2 % a une valeur significative. Il y aurait donc un coût à déplacer sur les plans économique et social. Oui, c’est vrai. Coût de l’éloignement de ce point d’ancrage.
Claire Kennedy: Serge, on dirait que vous acquiescez. Permettez-moi de vous parler de la politique industrielle. La politique industrielle semble être revenue en force, peut-être comme l’inflation, après une période où elle était absente dans les économies développées [00:31:00]. Et les gouvernements semblent, d’une certaine manière, tout à fait d’accord sur la stratégie industrielle. Et, bien sûr, le budget de 2023 présente une stratégie industrielle axée sur l'économie propre. Et vous avez souligné qu’il y a de nombreuses parties. Il existe une pyramide qui est présentée sur l’une des diapositives. Mais permettez-moi de vous le dire directement. Je sais que vous êtes une personne prudente et un fonctionnaire avisé. Cela va-t-il fonctionner comme un oui ou un non?
Serge Dupont: Vous ne serez donc pas surpris d’entendre, vous savez, que je ne dirai ni oui ni non. La seule chose que je dirai, c’est que, vous savez, il y a, il y a, il y a une vision du monde selon laquelle nous ne devrions rien faire de tout cela. Nous devrions simplement mettre en place les conditions adéquates.
Serge Dupont: Des cadres réglementaires solides, des impôts peu élevés et tout le reste devraient se régler d'eux-mêmes. C'est peut-être bien, mais ce serait une expérience où nous serions les seuls à le faire sur la planète. Je pense que la plupart des économies essaient de voir où elles en ont. Vous savez, certaines entreprises collectives peuvent réussir et voir comment elles investissent ensemble dans les secteurs public et privé pour les faire progresser.
C’est délicat. C’est difficile, mais je pense que tout le monde essaie de le faire d’une manière ou d’une autre. Je dirais ici que, du point de vue financier, du moins en ce qui concerne les investissements, les investissements publics qui pourraient être faits, je pense que le gouvernement a pratiquement mis tous les instruments sur la table.
Et, et, vous savez, c’est, c’est maintenant une question de... Pour ce qui est de la mise en œuvre, comme je l'ai indiqué dans mes observations, il reste encore des éléments réglementaires à régler qui sont nécessaires pour apporter des précisions aux entreprises. J’ai également parlé de la question des autorisations, qui est très importante, et je pense que le secteur privé est concerné.
Manifestement, un fort intérêt des investisseurs. Et nous le voyons chez Bennett Jones lorsque nous traitons avec des clients, et évidemment, ils regardent et engagent tout cela. Bien entendu, certains ont déjà investi des sommes considérables dans différentes parties du prix central. Je crois cependant que cela suscite encore des hésitations.
Serge Dupont: Il ne s’agit pas seulement de projets. Vous changez les systèmes[00:33:00]. Vous savez, si vous voulez passer à une partie de l’économie basée sur l’hydrogène, ou si vous voulez développer le CCUS à grande échelle, ou si vous voulez vous lancer dans les SMR, cela, vous savez, cela, cela nécessite une chaîne d’approvisionnement complète, encore une fois, de l’infrastructure.
Tout le reste doit aller de pair. Et vous savez, il y a un peu de, vous savez, vous savez, vous savez, après vous, une sorte de peut-être, vous savez quoi, je ne suis pas tout à fait sûr. Je veux être le premier à m’engager ici. Il s’agit d’un risque réel. J’ai le sentiment que, vous savez, une fois encore, les cartes sont assez bien mises sur la table. Il faut probablement encore un peu de collaboration entre les secteurs public et privé.
Cependant, si l’élan commence à s’accélérer, je pense qu’il peut se concrétiser assez rapidement. Est-ce que ce sera la voie idéale, la voie optimale? Probablement pas. Cela va être agité. Il y aura des erreurs commises en cours de route. Certains investissements n’aboutiront pas du tout.
Claire Kennedy: C’est vrai. Merci Serge. Je vais m'en tenir à cela, vous savez, en ce qui concerne les niveaux d'investissement au Canada. Et vous avez donné quelques explications dans le contexte de l'économie verte et de certains défis et incertitudes auxquels les entreprises sont confrontées. Mais vous savez, c’est vrai. À l’étranger comme à l’intérieur, il y a évidemment des facteurs nationaux dans chaque pays qui sont, qui sont uniques à ce pays.
Claire Kennedy: Mais un membre de l'auditoire nous a demandé quelles étaient les principales explications pour ce qui est, vous savez, relativement faible.? Et je dirais que c'est peut-être une interprétation généreuse, des niveaux d'investissement non résidentiel relativement faibles au Canada. Pouvez-vous nous donner une idée générale de ce que cela coûte aux Canadiens, puis je vous invite à revenir en arrière et à nous expliquer ce que cela coûte réellement?. Je vais donc demander à David de répondre à cette question, puis j’aimerais entendre les réflexions de Serge.
David Dodge: Vous avez vu le graphique de Serge selon lequel, si nous remontons aux premières années du siècle, nos niveaux d’investissement dans les machines et le matériel étaient relativement faibles. Et cela a été relativement bien que cela ait été une caractéristique de, de notre économie, qui je dirais est en fin de compte, la raison pour laquelle notre croissance de la productivité sur cette longue période a été inférieure à la croissance de la productivité dans, aux États-Unis dans, dans les, dans les mêmes industries que nous n’avons tout simplement pas été disposés ici à réinvestir.
Au même niveau que les Américains, ils ont été disposés à réinvestir de sorte que l'on sache ce que c'était. La question de fond est la suivante : quoi, pourquoi, [00:36:00] qu’est-ce qui a été à l’origine de cette situation? Nous avons fait moins d'investissements. Je reviens maintenant à Serge, qui a soulevé la question de la concurrence qui a joué un rôle important dans l'investissement aux États-Unis.
Serge Dupont: J’espérais que David allait répondre pleinement à la question. Parce que c’est, c’est, c’est un peu un mystère. Je veux dire, vous savez, cela fait quatre ans que les gens se débattent avec cette question et qu’ils essaient de réfléchir à ce que serait, vous savez, l’initiative politique ou autre qui changerait les choses.
Mais je pense que c’est en quelque sorte la raison pour laquelle la concurrence revient sans cesse. Et chaque fois que vous parlez aux entreprises, même si vous parlez aux télécoms ou aux banques, oh, c’est comme, c’est très compétitif. Et la façon dont nous nous battons, vous savez, pour le pouce de la part de marché. Vous ne le croiriez pas, et, et c’est probablement vrai, mais je pense qu’il faut quand même regarder un système [00:37:00] global qui génère des profits assez importants pour les entreprises et qui pourtant n’investit pas assez par rapport à d’autres juridictions.
Je veux dire que si l’on combine ces deux éléments, on en vient à penser que la concurrence n’est pas aussi intense que sur d’autres marchés. Vous savez, et ensuite si les rendements sont bons, si les actionnaires sont satisfaits, vous savez, les liquidités qui leur reviennent. Vous savez alors que cela peut durer aussi longtemps que possible.
Il se peut qu’à un moment donné, vous arriviez à un point où, d’accord, vous saviez, vous avez maintenant le concurrent étranger dans votre arrière-cour, ou vous commencez à vous rendre compte que ce n’est plus viable. Il faut alors prendre des mesures. Mais je, je, nous n’essayons pas de donner, vous savez, la réponse unique ici encore, elle a été examinée par de nombreuses personnes, pourquoi pas plus d’investissements en R&D de la part du privé?
Pourquoi ne pas miser davantage sur l'innovation? Et encore une fois, vous savez, c’est, je ne veux pas passer pour, vous savez, le, le, le bureaucrate d’Ottawa qui dit, vous savez, ce que les entreprises ne font pas. Ils savent comment gérer leurs entreprises, mais il suffit de regarder les faits et de faire des comparaisons internationales.
Il y a un peu de vide à ce niveau. Nous n'avons pas nécessairement la bonne explication, mais nous pensons que l'intensité de la concurrence en ferait partie. Et il semble que le bureau de la concurrence et le commissaire soient d’accord avec nous.
Claire Kennedy: J'ai une question à vous poser, et je pense que c'est surtout un commentaire de la part d'un membre de l'auditoire qui, je crois, serait d'accord avec ce que vous dites.
Selon M. Phillips, le Canada est un investisseur perpétuel dans le domaine de la technologie et continue d’être à la traîne en matière d’innovation. Vous le savez, malgré de nombreux programmes gouvernementaux visant à attirer des gens, comme les crédits d'impôt à l'investissement et les déchiqueteuses. Voici donc sa question : ce problème peut-il être réglé? Et il souligne qu'il est dans la nature des Canadiens d'utiliser la carotte plutôt que le bâton.
Dans une certaine mesure, la nécessité est la mère de l’invention, et je pense que c’est ce que vous dites à propos de la politique de concurrence. Et, et nous semblons trop à l’aise, dit Phillips. On pourrait donc dire qu’une com, une bonne concurrence, un cadre de concurrence ne serait ni une carotte ni un bâton. Mais il s’agit plutôt d’une considération environnementale qui inciterait à une plus grande concurrence. Cependant, en ce qui concerne ce genre de mesures gouvernementales ciblées, pensez-vous qu'il a raison de dire que nous préférons les carottes aux bâtons au Canada et, sauriez-vous être au courant, que nous devrions revoir certaines de ces mesures, franchement, si elles ne sont pas adaptées à l'objectif?
Serge Dupont: Oui, je pense que c’était David, je pense que cela faisait partie de la thèse de Peter Nicholson. Il y a quelques années, nous devions changer un peu notre façon de faire, en essayant de nous faire une idée, pour acheter, pour inciter les gens à agir autrement. Claire, prenons un exemple et, vous savez, vous savez, encore une fois, nos banques sont très concurrentielles en ce qui concerne, vous savez, la recherche mutuelle d'actions sur le marché hypothécaire, et cetera.
Mais prenons le domaine des paiements. A titre d’exemple. C’est ainsi que nous procédons à nos échanges de valeurs, de paiements, d’échanges. Lorsque nous faisons nos achats en ligne ou en magasin, que faisons-nous? En général, nous utilisons une carte de crédit et [00:40:00] cela. Elle traverse toute l'économie. On peut aussi penser au système de paiement actuel par rapport à ce qui est possible et possible dans d'autres administrations. Il s'agit en quelque sorte d'une taxe de 1 p. 100 sur les transactions de détail au pays. Comme nous le savons. Il y a moins d’une poignée de cartes de crédit il y a dix ans.
Un comité consultatif a été mis sur pied pour formuler des recommandations sur la façon d'améliorer notre système de paiement, et il a essentiellement formulé une série de recommandations sur la façon de le transformer en un monde numérique, de tirer parti des gains d'efficience de la numérisation, et cetera. Plus de 10 ans plus tard, nous n'avons toujours pas mis en œuvre les recommandations du comité, qui étaient judicieuses, et le système de paiement, le nouveau système de paiement, appelé Real-Time Rail, est en retard depuis un certain nombre d'années, et nous ne savons toujours pas exactement quand il sera mis en œuvre. Cela freine en quelque sorte l’innovation et la concurrence. Nous, avec le Centre pour la [00:41:00] gouvernance internationale et l’innovation. Je pense que certains participants le savent probablement.
Serge Dupont: Nous l'avons fait, nous avons maintenant organisé une série d'ateliers avec des experts internationaux et canadiens pour essayer de nous concentrer un peu. Les services bancaires dans le monde numérique, et ce que nous constatons, c'est que le Canada prend du retard en ce moment. Encore une fois, nous n'avons pas investi dans cette entreprise autant que nous le devrions en tant que système. Au Brésil, le système de paiement numérique Pix a été mis en place par la banque centrale.
Un coût de transaction d’environ 20 points de base. Comparez cela, vous savez, aux 100 à 150 points de base que nous payons couramment avec les cartes de crédit. Et qui paie? Il s’agit de consommateurs. Il s’agit de petites entreprises. Et c’est, c’est vraiment important à la fin de la journée. Et ce que nous disons dans ce rapport qui sera publié cette semaine conjointement avec Siggy, c’est que même si nous parvenons à réaliser le rail en temps réel, disons dans un an et demi ou deux ans, c’est enfin possible. Nous serons dans le monde 3G, le monde travaille dans le monde 5G. Donc, vous savez, nous devons, encore une fois, essayer d'amener la politique et l'investissement privé à ce que vous savez, pour amener notre économie là où elle doit aller.
Claire Kennedy: Oui, nous avons beaucoup parlé du rythme du changement et de l'innovation, et je pense qu'il y a beaucoup de travail à faire au Canada dans un certain nombre de secteurs de l'économie verte, des paiements et de la numérisation en général, comme vous l'avez souligné.
Claire Kennedy: Serge, je veux pivoter, mais revenons à nos moutons. David, vous avez parlé du discours de Paul Beaudry, du sous-gouverneur Paul Beaudry, qui a prononcé un discours la semaine dernière après l'annonce du taux d'intérêt de la banque. Le discours s'intitulait : « Entamons-nous une nouvelle ère de taux d'intérêt plus élevés? » Si j’ai bien compris vos commentaires, je crois que la réponse est essentiellement oui.
Selon vous. Pouvez-vous nous aider à comprendre certains de ces facteurs? Je vais donc me faire un peu l’avocat du diable. Vous savez, en parlant de [00:43:00] numérisation et d’intelligence artificielle, je pense qu’il y a un point de vue qui me semble intuitif. L'intelligence artificielle sera désinflationniste. Alors, compte tenu de ce genre d'IA qui semble nous arriver, pourquoi diriez-vous que nous sommes à une époque où les taux d'intérêt sont plus élevés?
Claire Kennedy: Parlez-nous de certains des facteurs qui influent sur votre réflexion. Sur ce point.
David Dodge: Les taux d’intérêt sont plus élevés lorsque la demande d’investissement augmente. Dépasse l'offre d'économies qui s'en vient. En ce qui concerne l'épargne, nous faisons des progrès, nous faisons en sorte que la grande majorité de la population des baby-boomers, par exemple, sortent de l'année où l'épargne est élevée et qu'ils soient dans l'année où l'épargne est très élevée.
Très vite, lorsqu’ils atteindront 80 ou 90 ans et deviendront centenaires. Nous assistons donc à une baisse du taux d’épargne à l’avenir. C’est le cas ici, mais aussi dans le monde entier. Deuxièmement, du côté de la demande. Nous sommes confrontés aux défis énormes dont nous parlons pour faire de nouveaux investissements maintenant, ou maintenant au cours de la prochaine décennie, afin de nous mener dans un monde à faibles émissions de carbone d'ici le milieu du siècle, d'une part.
Cela implique des investissements considérables à court terme qui doivent être financés. Et lorsque ces fonds sont financés par des emprunts des entreprises ou des gouvernements, les taux d'intérêt ont tendance à augmenter. Et il est clair que c’est aussi l’un des facteurs qui tend à faire monter les prix. Le coût de la réalisation d’un monde zéro net [00:45:00] est très réel.
David Dodge: Et le coût, c'est-à-dire le fait de devoir investir maintenant pour obtenir des avantages plus tard. Nous devons donc payer les frais d'amélioration de l'aéroport avant que celui-ci ne s'améliore, pour ainsi dire. Et c'est la période dans laquelle nous entrons.
Claire Kennedy: Il s'agit donc d'un investissement plus important.
Et ce genre d'époque où les taux d'intérêt sont naturellement plus élevés et plus élevés, peut-être dans l'esprit de tout ce qu'il y a de plus ancien, est nouveau. Nous avons eu une question à ce sujet qui, je crois, est liée à l'argument qui a été soulevé au sujet de la résistance potentielle à l'inflation et à l'augmentation de l'inflation.
Un membre de l'auditoire nous a posé une question, et je vais vous demander, David, en tant qu'ancien gouverneur de la Banque centrale, s'il est possible d'imposer un gel des prix ou un contrôle des prix pour freiner l'inflation? Et peut-être pourriez-vous nous en dire un peu plus sur le coût d’une telle démarche [00:46:00].
David Dodge: Eh bien, j’ai passé trois ans à la Commission anti-inflationniste au milieu des années soixante-dix. La réponse est que nous ne voulons pas y retourner. Nous ne voulons pas y aller. Nous voulons que le système de marché fonctionne, et c'est ce que fera le marché. Cela peut prendre un peu de temps, mais ça marche. Nous aurons donc des taux d'intérêt plus élevés.
Nous subirons des pressions à la baisse. Pour ce qui est de la demande, pour établir l'équilibre, c'est ainsi qu'il faut procéder, plutôt que d'imposer des contrôles explicites. C’est fait. Je ne veux pas recommencer.
Claire Kennedy: D'accord, 60 ¢ pourraient être les 40 ¢, mais nous ne devrions pas revenir au contrôle des salaires et des prix.
Serge et David, je vais vous poser la question à tous les deux. Les, les perspectives et, et, et les perspectives précédentes ont, vous savez, très régulièrement, vous savez, souligné le besoin d’exécution. L’heure est à l’exécution. Ce n’est pas [00:47:00] nécessairement le moment de multiplier les programmes, les discussions, les débats, etc.
Il est temps de passer à l'action. C’est un appel à l’action. C'est ce que vous avez dit encore aujourd'hui, et Hugh McKinnon a dit quelque chose de semblable dans son avant-goût des perspectives économiques lorsqu'il a dit que c'était le moment de faire des choix difficiles. Je vais donc proposer un choix difficile à chacun d’entre vous. Si vous pouviez mettre en œuvre un projet, et c'est là la partie difficile, une seule priorité, quelle serait-elle?
Je vais d'abord m'adresser à Serge, puis je reviendrai à David sur cette question.
Serge Dupont: Je vais y répondre, puis je vais y répondre. Je pense que s’il s’agissait du gouvernement en place, je dirais que c’est bon. Nous n'allons pas annoncer de nouvelles dépenses au cours de la prochaine période, vous savez, un point c'est tout. Nous chercherons strictement des moyens d'accroître notre potentiel économique par d'autres moyens, essentiellement par une meilleure réglementation.
Législation. Et bien sûr, dans l’intervalle, nous continuerons à travailler avec le secteur privé pour essayer de mettre en œuvre ce que nous avons déjà proposé. Mais, du côté des affaires, je suppose, Claire, je voulais simplement dire que ce n'est pas une chose, mais je dirais que probablement toutes les entreprises du pays ou toutes les organisations l'ont devant elles.
Au cours des prochaines années, nous aurons un choix stratégique crucial à faire. Allons-nous partir? Allons-nous bien? Adoptons-nous cette technologie? Allons-nous sur ce marché ou non? Et je pense que ce que Hugh dit probablement, toujours dangereux, c’est d’essayer de développer la pensée de notre PDG.
Mais, vous savez, nous devons peut-être accélérer certaines de ces décisions. Ne pas les décourager. Vous savez, quelle est cette décision stratégique clé pour chaque organisation? Comment le monde évolue-t-il? Comment cela nous affecte-t-il et comment allons-nous réagir? Et oui, nous allons devoir faire des paris.
Il ne s’agit pas seulement d’obtenir un flux régulier de revenus prévisibles. Il y aura un risque à prendre. Comment allons-nous l'atténuer de façon raisonnable?. Mais il y aura un risque parce que le monde change et que ce qui peut sembler être un flux constant de revenu ne le sera pas.
Il faut aussi regarder autre chose. Qu’est-ce que c’est? De quoi s'agit-il? Je pense donc que c'est une question qu'il faut poser à tous les décideurs. Et vous savez, ce n’est pas une question pour le Canada, je pense que c’est, c’est une question pour toutes les organisations.
Claire Kennedy: D’accord. Une bonne réponse. Je ne suis pas sûr d’en avoir tiré une priorité, mais bon,
Serge Dupont: J'ai dit que la priorité du côté de la gouvernance était de mettre fin aux dépenses. Mais quoi qu’il en soit.
Claire Kennedy: D’accord. David, à vous de jouer.
David Dodge: C’est un peu la même chose, mais ce sont toutes les composantes de la société qui sont confrontées à ce problème. Nous devons maintenant renoncer à certaines choses agréables pour [00:50:00] faire un effort afin d’obtenir ce que nous voulons. Un avenir, alors que nous approchons de la fin de ce quart de siècle, nous sommes sur le point de commencer et nous devons tous être honnêtes avec nous-mêmes.
Les ménages doivent comprendre qu’à court terme, ils vont... En fait, ils pourront consommer moins de leur revenu. Ils doivent se préparer, si vous voulez, aux changements qui s'en viennent. Les gouvernements doivent faire la même préparation et, comme le dit Serge, les entreprises doivent s'y engager.
Ce n’est pas une partie de plaisir. Ce n'est pas comme si de rien n'était. Ce n’est pas un retour au monde d’avant la COVID. Nous étions peut-être trop à l'aise pour générer des taux de croissance très faibles. Nous ne pouvons pas, nous, nous, si nous essayons de revenir en arrière, alors en effet [00:51:00] nous serons sur cette pente très glissante à l’avenir.
Donc, le fait est que c'est à nous tous, et donc à Claire, que vous avez dit dans votre déclaration liminaire que c'est le moment. Quand tous les éléments de notre société, les ménages, les entreprises et les gouvernements doivent travailler ensemble pour préparer cet avenir, cet avenir que nous souhaitons. Ce n’est pas facile.
Ce ne sera ni facile ni confortable. Et nous devons être prêts à nous engager dans une période d'inconfort si nous le faisons. Ayez du réconfort un peu plus tard au cours de ce quart de siècle.
Claire Kennedy: Très bien. Je pense que c’est une façon fantastique de conclure ce qui a été une discussion très, très riche.
Nous ne pouvons pas jouer longtemps à partir d'un endroit trop confortable ou trop complaisant. Il est donc temps d’agir en faveur de l’investissement pour combler le déficit d’investissement, le déficit de productivité et revenir au point de départ, ce qui nécessitera une collaboration et des efforts à la fois dans le secteur public et dans le secteur privé.
Je tiens donc à vous remercier, Serge et David, pour la conversation très riche que vous avez eue aujourd’hui. Et, bien sûr, merci à notre auditoire d’avoir contribué à répondre à vos questions fantastiques. Merci à vous tous d'être parmi nous aujourd'hui. Je vous invite à visiter le site web de Bennett Jones. Là où vous pouvez consulter, télécharger et partager les perspectives.
Enzo Barichello: Merci de vous joindre à nous pour cet épisode spécial du balado Parlons droit des affaires. Assurez-vous d'appuyer sur le bouton suivant sur la plateforme de votre choix afin d'être avisé lorsque nous publions de nouveaux épisodes. N’hésitez pas non plus à nous contacter. Si vous avez des questions sur les sujets abordés dans cet épisode, nos coordonnées se trouvent directement sur notre site Web à bennettjones.com.
Merci et nous espérons que vous nous rejoindrez pour notre prochain épisode. [00:53:00]
Traduction alimentée par l’IA.
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