Écrit par Claire Kennedy and Hennadiy Kutsenko
De nombreuses entreprises canadiennes ont fermé les livres pour leur exercice 2020, après avoir fait face à un choc économique sans précédent provoqué par la pandémie. Les résultats de l’exercice 2020 seront sans aucun doute affectés, dans de nombreux cas à la baisse, mais positivement pour les entreprises qui servent les clients qui travaillent et apprennent dans un environnement virtuel et qui répondent à une forte demande d’EPI. Alors que les entreprises préparent les déclarations de revenus de 2020, il y a des considérations particulières pour les entreprises multinationales (EMN) assujetties aux règles canadiennes sur les prix de transfert (TP). Dans ce blogue de Bennett Jones, nous résumons les lignes directrices récemment publiées par l’Organisation de développement et de coopération économiques (OCDE) sur le TP touché par la COVID-19, attirant l’attention sur les déclarations pertinentes de l’Agence du revenu du Canada (ARC).
Guide de l’OCDE sur les pandémies et application canadienne
Le 18 décembre 2020, l’OCDE a publié ses lignes directrices sur les répercussions de la pandémie de COVID-19 sur les prix de transfert. La ligne directrice se veut un guide d’interprétation des Principes directeurs de l’OCDE en matière de prix de transfert de 2017. Le Canada participe activement à l’OCDE en matière fiscale et l’ARC suit généralement les lignes directrices, mais il est important de se rappeler que les lignes directrices et les lignes directrices n’ont pas force de loi au Canada. Les lignes directrices clarifient les lignes directrices dans les quatre domaines suivants :
- canalyse de l’omparabilité;
- les pertes et la répartition des coûts spécifiques à la COVID-19;
- les programmes d’aide gouvernementale; et
- accords de tarification avancés.
Analyse de comparabilité
L’analyse de comparabilité est au cœur de TP puisqu’il est essentiel dans les règles de TP que les modalités des opérations et des arrangements entre des parties ayant un lien de dépendance soient comparables à celles qui auraient été conclues entre des personnes sans lien de dépendance. Il est utile de noter que les lignes directrices encouragent une approche pratique pour faire face aux défis uniques liés à l’exécution d’une analyse de comparabilité créés par la COVID-19, encourageant implicitement les administrations fiscales à ne pas être trop exigeantes ou inflexibles lorsqu’elles effectuent une évaluation des risques ou jugent le caractère raisonnable des efforts d’un contribuable pour se conformer au principe de pleine concurrence.
De bonnes sources de données sont essentielles pour que les contribuables puissent justifier leur TP et les lignes directrices prévoient que toute forme de renseignements accessibles au public concernant l’effet de la COVID-19 sur l’entreprise, l’industrie et l’opération ou l’arrangement particulier en cause dans le cadre de l’ENTREPRISE NATIONALE peut être pertinente. Reconnaissant que des données détaillées peuvent ne pas être disponibles, les lignes directrices permettent utilement que les sources de données puissent être complétées par un jugement commercial raisonnable. Les lignes directrices mettent en garde contre l’utilisation de données historiques provenant d’autres crises économiques qui ont eu des répercussions différentes.
La ligne directrice recommande l’utilisation de plus d’une méthode de prix de transfert pour déterminer le prix de pleine distance et prévoit que l’utilisation de données pluriannuelles multiples et de moyennes sur plusieurs années pour les analyses de comparabilité peut présenter certains avantages. Les lignes directrices encouragent également une approche d’essai des résultats sans lien de dépendance dans la mesure du possible (au lieu d’une approche de « fixation des prix » ou ex ante) et traitent de la valeur des mécanismes d’ajustement des prix comme solution potentielle pour résoudre le problème du manque d’information contemporaine. Bien que l’ARC ait approuvé l’utilisation de données pluriannuelles lorsqu’elles améliorent la fiabilité, il faut faire preuve de prudence dans l’application des lignes directrices dans le contexte canadien, puisque les rajustements de prix à la baisse ne sont pas automatiques en vertu des règles canadiennes sur le TP et nécessitent le consentement du ministre.
Pertes et répartition des coûts spécifiques liés à la COVID-19
En ce qui concerne la répartition des pertes entre les entités associées et les coûts spécifiques à la COVID-19, l’OCDE examine trois domaines de préoccupation particuliers : la répartition des risques, les coûts d’exploitation exceptionnels et non récurrents et les clauses de force majeure.
En ce qui concerne la répartition des risques, les lignes directrices précisent que les principes actuels de répartition des risques s’appliquent toujours et que les distributeurs à « risque limité » peuvent subir des pertes; toutefois, les lignes directrices mettent en garde les contribuables contre l’utilisation de positions incohérentes avant et après la pandémie sur la répartition des risques.
En ce qui concerne les coûts exceptionnels et non récurrents liés à la COVID-19, tels que les dépenses en EPI, l’OCDE prévoit que la répartition de ces coûts doit suivre l’hypothèse de risque et la façon dont les tiers traiteraient ces coûts. De plus, les lignes directrices discutent du fait qu’il sera important d’examiner si un coût de base pertinent devrait inclure ou exclure les coûts exceptionnels et, s’ils sont inclus, s’ils doivent être traités comme des coûts « directs » sans marge bénéficiaire ou élément de profit.
Sur le troisième et dernier volet, l’OCDE discute de l’invocation des clauses de force majeure et déclare que l’accord particulier et le cadre juridique sous-jacent devraient constituer le point de départ d’une analyse TP. Les lignes directrices reconnaissent que les parties sans lien de dépendance peuvent choisir de ne pas appliquer strictement toutes les modalités du contrat lorsqu’il n’est pas dans leur intérêt de le faire (comme mettre en péril la survie d’un client ou d’un fournisseur clé). Il s’agit d’une reconnaissance importante de la part de l’OCDE et lorsqu’un accord intersociétés ne contient pas de clause de force majeure ou qu’il n’a pas été formellement invoqué, une dérogation aux conditions peut être permise si des parties sans lien de dépendance dans des circonstances comparables auraient accepté de telles modifications.
Programmes d’aide gouvernementale
De nombreux gouvernements ont réagi au choc économique en entant des programmes d’aide aux entreprises ainsi qu’aux particuliers. Le Canada a été un chef de file en ce qui concerne le montant de l’aide fournie à l’économie, et la Subvention salariale d’urgence du Canada (SSC) représente à elle seule 60 milliards de dollars en subventions.
Les lignes directrices prévoient que l’aide gouvernementale devrait généralement être considérée comme une condition du marché et les facteurs à prendre en compte comprennent :
- si la réception d’une aide gouvernementale procure un avantage commercial au bénéficiaire;
- le montant de toute augmentation des revenus, de la diminution des coûts par rapport à ceux de comparables fiables, qui sont attribuables à l’aide gouvernementale reçue, et la durée de l’aide; et <br />
- la mesure dans laquelle les avantages de l’aide gouvernementale, sans lien de dépendance, sont transférés à des clients ou à des fournisseurs indépendants.
Les lignes directrices indiquent également qu’il serait contraire au principe de pleine concurrence de supposer que la simple réception d’une aide gouvernementale aurait une incidence sur le prix de l’opération contrôlée correctement délimitée (sans effectuer une analyse de comparabilité minutieuse). Encore une fois, il faut faire preuve de prudence dans l’application de ces directives dans le contexte canadien, car l’ARC a déclaré publiquement qu’elle s’attendait à ce que le contribuable canadien conserve l’avantage de l’aide du gouvernement canadien et ne la partage pas efficacement au moyen d’une formule de tarification ou d’un rajustement. Les contribuables doivent également savoir que l’ARC vérifie activement les bénéficiaires de la SSC, souvent avec des demandes de renseignements onéreuses.
Ententes préalables en matière de prix (APP)
Les lignes directrices stipulent que les APA ne peuvent pas simplement être ignorés par les contribuables ou les administrations fiscales. Il n’est pas surprenant qu’il encourage les contribuables à soulever rapidement les questions relatives aux APP auprès des administrations fiscales concernées et à élaborer des documents à l’appui portant sur des circonstances uniques liées à la pandémie.
Conclusion
La pandémie de COVID-19 a créé le plus grand choc économique depuis des générations, avec des conséquences très importantes pour les entreprises. L’analyse de l’incidence de ces conséquences sur la déclaration et la conformité des TP en 2020 et les années suivantes est un exercice complexe. Bien que l’OCDE ait fourni des directives largement utiles aux contribuables, elles sont de nature générale et n’ont pas force de loi au Canada. Les contribuables doivent se demander s’ils doivent rajuster leurs déclarations de TP et, de quelle façon, en tenant compte non seulement des relevés récents de l’ARC sur les répercussions de la pandémie, mais aussi des développements récents de la jurisprudence canadienne, des changements apportés aux pratiques d’évaluation de l’ARC et des changements apportés à la législation canadienne sur le TP qui ont le potentiel d’augmenter les pénalités.
Bennett Jones a des avocats expérimentés qui connaissent bien les règles canadiennes en matière de prix de transfert et l’une des principales pratiques de controverse fiscale au pays. Pour en savoir plus, veuillez contacter les auteurs de cet article ou d’autres membres de notre équipe Bennett Jones Tax team.
Traduction alimentée par l’IA.
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