Neuf mois après le début de la pandémie, les perspectives économiques à court terme pour le Canada à l’aube de 2021 sont très différentes de celles d’il y a un an. Pourtant, les tendances structurelles, telles que la transformation numérique de l’économie, persistent et, dans certains cas, ont été accélérées.
Le Canada, ses gouvernements et ses entreprises doivent faire face aux répercussions de la crise de la COVID-19 tout en élaborant des stratégies et en mettant un élan en faveur d’une prospérité à long terme, le tout dans le contexte d’un environnement géopolitique mondial difficile.
Les Perspectives établissent un contexte dans lequel les entreprises doivent planifier en examinant les scénarios économiques pour les deux prochaines années et en analysant les facteurs stratégiques mondiaux et nationaux qui pourraient façonner l’environnement des affaires dans les années à venir.
Faits saillants des perspectives
L’héritage de 2020 : un catalyseur pour la transformation de l’économie
L’année 2020 a marqué un tournant : la pandémie la plus grave depuis 1918 et la pire crise économique depuis la Grande Dépression. Le point de départ de la planification pour 2021 et au-delà est donc très différent de celui d’il y a un an. Une nouvelle administration américaine est un facteur de changement supplémentaire.
Il est important de noter que les développements en 2020 ont accéléré ou exacerbé les tendances déjà en cours avant la pandémie, y compris le déplacement du poids économique vers l’Asie, la transformation numérique de l’économie et l’attention croissante portée au changement climatique dans le monde entier.
En ce qui concerne 2021 et au-delà, les entreprises n’ont pas d’autre choix que de repenser les impacts sur leurs marchés, leurs travailleurs, leurs chaînes d’approvisionnement, leurs communautés. Ils doivent établir de nouvelles orientations et, dans de nombreux cas, se lancer dans des initiatives de transformation – un redémarrage stratégique.
Pour leur part, tout en continuant à aider les travailleurs et les entreprises pendant la crise, les gouvernements doivent établir un climat qui encouragera l’investissement et contribuera à améliorer la productivité de l’économie.
Cela devrait inclure des ancrages budgétaires crédibles et le passage de l’action budgétaire du soutien à la consommation à l’investissement dans la capacité.
Le renforcement de notre capacité à faire du commerce, l’amélioration des compétences de notre main-d’œuvre, l’investissement dans l’infrastructure productive, la rationalisation de la réglementation et l’accélération de la transformation numérique nécessitent une attention prioritaire. L’un des principaux objectifs est d’aider nos entreprises à accroître leur part de marché, en particulier dans les économies à la croissance la plus rapide au monde.
Le redémarrage stratégique des entreprises, des gouvernements et de l’économie exigera un leadership et une collaboration solides entre les secteurs public et privé. Elle doit commencer pendant que nous trouvons encore notre moyen de sortir de la crise.
L’économie mondiale et l’économie canadienne — Développements récents et projections d’après 2022
Les perspectives de l’économie mondiale demeurent très incertaines. Les développements au cours des deux prochaines années dépendront essentiellement non seulement de la disponibilité des vaccins contre la COVID-19, mais aussi de la rapidité de leur distribution, de leur efficacité sur le terrain, de la réponse des particuliers et des entreprises, ainsi que de la capacité et de la volonté des gouvernements de continuer à fournir un soutien financier.
Les entreprises et les gouvernements ont néanmoins besoin d’hypothèses et de scénarios pour planifier.
Dans un scénario de référence pour l’économie mondiale :
- après une chute abrupte de la production en 2020, les économies avancées connaissent une croissance modeste au premier trimestre de 2021, passent à la vitesse supérieure jusqu’à la mi-2022, puis ralentissent sur la voie de ce qui est maintenant des taux réduits de croissance potentielle;
- par exemple, après une baisse de la production de 3,6 % en 2020, l’économie américaine croît de 3,6 % en 2021 et de 3,3 % en 2022;
- La Chine termine l’année 2020 avec un gain de production de 2%, puis reprend son envol pour croître à des taux de 8,1% en 2021 et de 5,6% en 2022 - d’ici la fin de 2022, elle aura augmenté de 16% par rapport à la fin de 2019, contre moins de 2% pour les économies avancées;
- il y a de grandes variations dans d’autres économies émergentes et de nombreux risques et incertitudes à venir - par exemple, la production en Inde se contractera d’environ 10% en 2020, et le chemin vers la reprise est difficile.
Pour le Canada, dans ce scénario de référence :
- au quatrième trimestre de 2020, la production sera inférieure de 4,9 % à l’année précédente; elle augmentera d’environ 3,9 % en 2021 et de 2,7 % en 2022;
- l’emploi aura tendance à se redresser au même taux que la production, mais il sera également affecté par la composition sectorielle de la croissance et par les variations de la productivité.
La pandémie aura des répercussions durables sur l’économie. Il ne s’agit pas simplement de réduire la production potentielle. Il entraîne et accélère les changements structurels qui entraîneront à la fois une réaffectation du capital et de la main-d’œuvre entre les industries et un changement dans la combinaison des compétences en capital et en main-d’œuvre au sein des industries.
Les mesures de relance monétaire et budgétaire sont appropriées dans les circonstances actuelles. Il sera également important, à la sortie de la pandémie, que les politiques facilitent l’ajustement au changement structurel.
Ancrer la politique budgétaire au Canada : la « règle des 10 % »
S’ils sont bien investis, les emprunts du gouvernement pour soutenir la reprise après la crise du COVID devraient augmenter la croissance potentielle et aider à prévenir une cicatrisation plus permanente de l’économie.
Toutefois, afin d’éviter une accumulation excessive de la dette et des frais futurs de la dette publique, un plan financier fédéral pour le redressement devrait être ancré dans deux objectifs :
- atteindre un déficit primaire de 1 % du PIB d’ici 2024-25; et
- contenir les déficits primaires futurs à des niveaux qui ne font pas en sorte que les frais de la dette publique ne soient pas supérieurs à 10 % des revenus courants — ce que nous appelons la « règle des 10 % ».
Selon notre scénario économique de référence, la trajectoire financière établie par le gouvernement dans l’Énoncé économique de l’automne pourrait atteindre les deux objectifs d’ici 2024-25.
À plus long terme, compte tenu de l’accumulation de la dette jusqu’en 2025, nos simulations montrent qu’il sera beaucoup plus difficile de respecter la règle des 10 % et d’assurer la viabilité des finances publiques.
Si les taux d’intérêt sont en moyenne inférieurs d’un point de pourcentage à la croissance du PIB nominal, le simple maintien des dépenses de programmes réelles par habitant à près des niveaux de 2018 sans augmenter de nouvelles recettes fiscales ne sera possible que si nous atteignons une croissance de la productivité beaucoup plus élevée que jusqu’à présent au cours de ce siècle.
Si les taux d’intérêt sont équivalents à la croissance du PIB nominal, un scénario moins favorable mais possible, la règle des 10 % n’est pas respectée à long terme sans augmenter les impôts ou réduire les dépenses de programmes réelles par habitant.
En fin de compte, le fardeau de la dette fédérale sera très difficile à gérer à long terme, ce qui remettra en question la capacité de financer de nouveaux programmes importants ou des transferts aux provinces sans augmenter les impôts.
Les défis mondiaux exigent une diplomatie habile et la formation de coalitions
Les perspectives géopolitiques pour 2021 font ressortir de graves défis mondiaux et régionaux , comme la pandémie et le climat , mais aussi une indication que la diplomatie et les coalitions d’intérêts peuvent favoriser de nouvelles approches qui soutiennent les progrès.
Une administration américaine plus engagée dans le multilatéralisme pourrait être plus efficace dans la gestion de la relation avec la Chine qui a largement surmonté les effets de la COVID, a repris sa croissance économique rapide et a continué à montrer ses muscles à l’échelle internationale.
Dans cet environnement en évolution, le Canada a l’occasion de consolider ses relations avec les États-Unis, d’apporter des idées et de promouvoir ses propres intérêts.
La transition vers une administration Biden et les priorités en matière de politique commerciale pour le Canada
L’arrivée au pouvoir de l’administration Biden donnera un nouveau ton et insufflera une nouvelle dynamique dans les relations commerciales mondiales.
Pour le Canada, il s’agit d’une occasion de tirer parti de notre relation économique avec les États-Unis et de mettre en œuvre des règles, des accords et des pratiques commerciales mondiaux qui appuient la vente d’un plus grand nombre de biens et de services au monde.
Plus précisément, les priorités du Canada sont les suivantes :
- utiliser l’élection de Joe Biden pour obtenir les avantages de l’ACEUM et pour travailler en collaboration sur la réforme du commerce mondial;
- intensifier les efforts, de concert avec les États-Unis et d’autres alliés, pour renforcer l’OMC;
- la recherche de règles améliorées pour le commerce numérique, les subventions ayant des effets de distorsion des échanges et la concurrence;
- la diversification de notre commerce vers l’Asie et l’Europe dynamiques; et
- poursuivre une stratégie à long terme avec la Chine, y compris des disciplines commerciales améliorées et la coopération sur des questions d’intérêt commun.
Gérer les perturbations et se préparer à l’avenir du travail
Les répercussions de la crise de la COVID sur les travailleurs canadiens ont été graves. Le taux de chômage, en baisse par rapport au sommet de 13,7 % atteint en mai 2020, est toujours de 8,5 %, les travailleurs à faible salaire étant les plus durement touchés.
Bien qu’environ 80 % des emplois aient été récupérés en novembre, il faudra encore attendre 2022 pour que l’emploi revienne aux niveaux d’avant la pandémie. Certains emplois, en fait, ne reviendront pas.
Il y a eu des succès et des ratés dans la série de programmes mis en place au Canada depuis le début de la pandémie pour rapprocher les travailleurs et les employeurs de l’autre côté de la crise.
Alors que notre économie se répare et que les programmes d’urgence sont retirés, les travailleurs, les employeurs et les gouvernements doivent utiliser le temps pour se préparer au marché du travail de l’avenir, tel que façonné par la technologie et d’autres facteurs structurels.
Certaines préoccupations politiques qui dominaient avant la crise, comme l’inégalité des revenus, la protection des travailleurs dans l’économie à la demande et la diversité de la main-d’œuvre, seront à nouveau importantes.
Tirant les leçons de la crise, un examen indépendant du filet de sécurité des revenus pourrait être commandé pour formuler des recommandations d’ici la mi-2022.
Il est essentiel que les employeurs et les gouvernements collaborent pour remédier à l’inadéquation des compétences qui peuvent nuire à la reprise et pour investir dans une main-d’œuvre qui pourrait être en mesure de tirer parti des possibilités créées par les nouvelles technologies, car elles imprègnent tous les secteurs de l’économie.
L’objectif ultime doit être une main-d’œuvre plus inclusive, productive et résiliente.
La contribution nécessaire à la croissance de la productivité
Le passage de la consommation à l’investissement, ainsi qu’une orientation stratégique et une conception et une exécution compétentes, sont des conditions nécessaires pour que les politiques gouvernementales contribuent davantage à la croissance de la productivité.
Il est possible d’obtenir de meilleurs résultats stratégiques, notamment par les mesures suivantes :
- une approche stratégique à long terme de l’infrastructure, avec une forte participation du secteur privé;
- un système de réglementation simplifié et plus favorable à l’innovation et à la compétitivité;
- une transformation numérique du gouvernement, par exemple une pièce d’identité numérique, qui pourrait servir l’ensemble de l’économie et, avec un leadership solide des secteurs public et privé, créer un avantage concurrentiel pour le Canada.
Traduction alimentée par l’IA.
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