Écrit par Sébastien Gittens, Ruth Promislow, Michael Whitt, Q.C., Stephen Burns, Matthew Flynn, HC Lee and Alicia Yowart
Le 30 avril 2021, le gouvernement de l’Ontario a présenté Building a Digital Ontario, la nouvelle stratégie numérique et de données de la province, qui jette les bases pour que l’Ontario devienne « la plus grande juridiction numérique au monde ». Conformément à la stratégie, le gouvernement de l’Ontario a l’intention de créer, en consultation, une nouvelle autorité provinciale en matière de données qui sera chargée de « bâtir une infrastructure de données moderne pour soutenir la croissance économique et sociale à grande échelle, tout en veillant à ce que les données soient privées, sécurisées, anonymes et ne puissent pas identifier les gens individuellement ».
Le gouvernement de l’Ontario a également l’intention de créer un cadre d’intelligence artificielle (IA) pour « guider l’utilisation responsable et équitable de l’IA, avec des lignes directrices et des principes « bêta » qui seront publiés au printemps 2021 ». Ce cadre mettra l’accent sur la gestion des risques nouveaux et émergents, y compris « la discrimination, la surveillance et les menaces à la vie privée ». La stratégie envisage également des progrès numériques dans les services axés sur les citoyens qui « sont disponibles quand et où vous en avez besoin », comme une pièce d’identité numérique facultative émise par le gouvernement, des rappels numériques et des alertes pour les renouvellements et les services gouvernementaux. De plus, la stratégie décrit un cadre pour la protection de la vie privée, en particulier dans le contexte du commerce en ligne.
La création d’une autorité provinciale en matière de données par le gouvernement de l’Ontario s’harmonise avec les efforts proposés au niveau fédéral. Plus particulièrement, le gouvernement du Canada a récemment proposé l’affectation de ressources dans le budget fédéral 2021 à la création d’un nouveau commissaire aux données pour le Canada. D’après les mandats décrits à ce jour, il semble que l’autorité provinciale proposée en matière de données de l’Ontario et le commissaire fédéral aux données puissent avoir des rôles et des responsabilités analogues et complémentaires. Notre analyse préliminaire de la proposition de créer un poste de commissaire aux données dans le budget fédéral de 2021 se trouve dans Nouveau commissaire aux données proposé dans le budget fédéral de 2021.
L’Ontario serait la première province au Canada à créer une autorité provinciale en matière de données axée sur la protection de la vie privée et des données. La création de ce pouvoir soulève de nombreuses questions clés, y compris l’étendue des responsabilités et des pouvoirs de l’autorité, et la façon dont elle interagira et travaillera avec la Commission de l’information et de la protection de la vie privée de l’Ontario. On se demande également comment les réformes proposées des lois fédérales sur la protection des renseignements personnels du Canada pourraient avoir une incidence sur cette initiative de l’Ontario. En novembre 2020, le gouvernement fédéral a déposé le projet de loi C-11, qui propose d’adopter la Loi sur la protection des renseignements personnels des consommateurs (LTPC) en remplacement du régime fédéral actuel de protection de la vie privée en vertu de la Loi sur la protection des renseignements personnels et les documents électroniques. Notre discussion préliminaire sur la LPVPC se trouve dans Compréhension de l’ébauche de la Loi sur la protection de la vie privée des consommateurs : Résumé des principaux changements proposés.
Il reste à voir si d’autres provinces emboîteront le pas en créant leur propre autorité provinciale en matière de données. Certaines provinces, comme l’Alberta et la Colombie-Britannique, ont actuellement législation sur la protection des renseignements personnels dans le secteur privé qui s’applique au lieu de la LPRPDE en raison de leur statut « essentiellement similaire » pour la collecte, l’utilisation et la communication de renseignements personnels dans cette province respective. Cela dit, étant donné que la LPPC propose d’importants changements au régime fédéral de protection de la vie privée, il n’est pas clair si les lois provinciales existantes conserveront le statut d’être essentiellement similaires. D’après les réformes proposées au régime de protection de la vie privée du Canada, il est fort possible que d’autres provinces commencent à prendre des initiatives semblables, ce qui entraînera des changements importants concernant la conformité à la protection de la vie privée aux niveaux fédéral et provincial. Tout ce changement s’effectue dans un contexte de mouvement important au sein des gouvernements des États-Unis et du gouvernement fédéral dans les domaines de la protection des données, de la mobilité et de l’utilisation des données, et dans le contexte de l’examen continu par l’ONU de la question de savoir si et comment les flux de données transfrontaliers et interjuridictionnels peuvent être rendus conformes au RGPD et si les différents régimes réglementaires sont substantiellement équivalents.
Le gouvernement de l’Ontario a insindigné qu’il tiendra des consultations publiques à l’été 2021 dans le cadre de la création d’une nouvelle autorité de données. Les consultations visent à « aider le gouvernement à élaborer de nouveaux modèles, de nouvelles normes de gérance des données et à identifier les premiers cas d’utilisation pour devenir des projets numériques de « pelles dans le sol ».
L’équipe de Privacy & Data Protection de Bennett Jones continuera de surveiller les mises à jour sur le processus de consultation et est disponible pour aider les organisations intéressées à se préparer et à participer à la consultation.
Traduction alimentée par l’IA.
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