Écrit par Ashley White, Shawn Munro, Deirdre Sheehan and David Macaulay
Alors que l’Alberta continue de diversifier son économie, la province a connu une croissance et des investissements importants au cours des dernières années dans le développement de projets d’énergie renouvelable. Le gaz naturel renouvelable (GNR) est l’un de ces domaines qui attire de plus en plus l’attention en Alberta.
Dans ce blogue, nous donnons un aperçu des considérations réglementaires de l’étape initiale pour les projets de GNR en Alberta. Veuillez également consulter nos blogs connexes dans notre Nouvelle série sur l’économie de l’énergie, et un blog précédent avec des considérations spécifiques pour Land Leases for Renewable Energy Projects in Alberta.
Projets de biogaz et de GNR
Le biogaz fait référence au méthane produit lorsque les déchets organiques (tels que les déchets agricoles, y compris le fumier de bétail et les résidus de cultures, les sites d’enfouissement, les déchets de bois et les eaux usées des installations de traitement) se décomposent dans un environnement sans oxygène. Connus sous le nom de processus de digestion anaérobie, les micro-organismes convertissent les déchets organiques en biogaz, qui contient du méthane (~ 50 à 75 pour cent), du dioxyde de carbone (~ 25 à 45 pour cent) et des contaminants tels que la vapeur d’eau, le sulfure d’hydrogène, l’azote, l’hydrogène et l’oxygène. Lorsque le biogaz est capté et purifié pour éliminer ces contaminants et le dioxyde de carbone, ne laissant que du méthane et une petite quantité d’azote, le biométhane résultant, ou GNR, peut ensuite être transporté par pipelines et utilisé pour compléter le gaz naturel conventionnel pour la production d’électricité ou de chaleur.
Le GNR attire de plus en plus l’attention parce qu’il utilise du méthane qui, autrement, s’échappe dans l’atmosphère, contribuant ainsi au réchauffement climatique. À la lumière des engagements ambitieux des gouvernements et des industries en matière de changement climatique et des incitations croissantes à réduire les émissions de gaz à effet de serre, le GNR est considéré comme présentant de nombreux avantages et opportunités de marché. Selon l’Association canadienne du biogaz, il existe plus de 270 projets de biogaz et de GNR au Canada, produisant 196 MW d’électricité propre et six millions de gigajoules de GNR. Cependant, dans son Rapport sur le marché du biogaz 2020, l’Association canadienne du biogaz estime que le Canada n’utilise encore que 13 % de son potentiel de biogaz accessible. Ce potentiel inexploité, combiné aux projets de GNR de plus en plus considérés par les promoteurs et les participants comme une solution rentable pour la décarbonisation, présente une énorme opportunité et un potentiel de croissance dans le secteur.
Financement et incitatifs gouvernementaux pour les projets de GNR
La combinaison d’incitatifs et de programmes de subventions gouvernementaux novateurs a contribué à réduire l’écart de prix entre le GNR et le gaz naturel conventionnel, permettant aux entreprises de répondre à la demande de GNR et d’assurer le rôle du GNR dans la transition énergétique du Canada.
Le 7 avril 2022, le gouvernement fédéral a publié le budget fédéral de 2022 (budget de 2022). Bien que le budget de 2022 ne cible pas spécifiquement le financement du GNR, il propose des possibilités de financement qui pourraient soutenir les projets de GNR. Par exemple, le budget de 2022 propose de fournir 2,2 milliards de dollars sur sept ans, à compter de 2022-23, à Environnement et Changement climatique Canada pour élargir et prolonger le Fonds pour une économie à faibles émissions de carbone (CEEP). Le CEL fournit du financement aux provinces et aux territoires qui ont adopté le Cadre pancanadien sur la croissance propre et le Défi climatique pour réduire les émissions. Il propose également 600 millions de dollars sur sept ans, à compter de 2022-2023, à Ressources naturelles Canada (RNCan) pour le Programme des voies intelligentes des énergies renouvelables et de l’électrification (PSE). Les REEE fourniront un soutien financier direct aux projets admissibles d’énergie renouvelable et de modernisation du réseau pendant la phase de construction. Les projets admissibles comprennent la production d’électricité à la biomasse. Cela s’ajoute aux programmes existants offerts par l’entremise de RNCan à l’échelle fédérale et provinciale par l’entremise de programmes comme Emissions Reduction Alberta (bénéficiaire de financement par l’entremise du FONDS) et le Centre for Innovation and Clean Energy de la Colombie-Britannique, pour appuyer les projets de biomasse et de GNR.
Principales considérations réglementaires pour les projets de GNR en Alberta
Un élément clé de la réussite de tout projet de GNR est de s’assurer qu’un plan de réglementation est établi dès le départ.
Approbation industrielle
Bien que l’Alberta ne dispose pas actuellement d’un cadre législatif propre aux projets de GNR, les exigences pertinentes de la législation applicable aux installations industrielles, aux évaluations environnementales et à l’utilisation de l’eau s’appliqueront aux projets de GNR. En particulier, étant donné que les projets de GNR sont fortement intégrés, en utilisant le méthane capturé dans les digesteurs de déchets agricoles et alimentaires, les installations de traitement des eaux usées ou les sites d’enfouissement, l’un ou l’autre de ces composants peut déclencher la nécessité d’approbations réglementaires et la conformité à d’autres procédures réglementaires. Une compréhension du régime de réglementation qui s’applique à chacune de ces composantes est essentielle à l’élaboration d’un plan de réglementation complet pour votre projet de GNR.
En Alberta, les propriétaires de projets doivent obtenir les approbations nécessaires de l’Alberta Environment and Parks (AEP) en vertu de l’Environmental Protection and Enhancement Act (EPEA) de la province. L’EPEA établit différents types d’exigences réglementaires et, en vertu de la partie 3 de la LEE, toutes les activités énumérées en vertu du Règlement sur la désignation des activités (ADR) sont assujetties à un avis, à un enregistrement ou à une approbation, selon l’annexe visée par l’activité.
Un projet de GNR peut nécessiter diverses autorisations en vertu de l’EPEA. Lorsque les projets de GNR comportent plusieurs composantes, les propriétaires de projets doivent savoir que chacune des composantes peut avoir des exigences différentes en matière d’approbation, d’enregistrement ou de notification. L’annexe 1 du RED énumère les activités pour lesquelles l’approbation du PAA est obligatoire. Une approbation est réservée aux activités qui sont les plus susceptibles d’avoir un impact significatif sur l’environnement. Bien que l’annexe 1 ne mentionne pas explicitement les projets de GNR, elle comprend les usines de gestion des déchets à grande échelle telles que les sites d’enfouissement à grande échelle, les usines de traitement des eaux usées et les centrales électriques. L’annexe 2 comprend les installations de gestion des déchets à petite échelle et n’exige que l’enregistrement auprès du PEA par opposition à une approbation, et à son tour, en vertu de l’annexe 3, le projet ne nécessite qu’un avis à l’AEP. Les activités nécessitant une déclaration en vertu de l’annexe 3 comprennent, entre autres, les installations de gestion des déchets qui décomposent les matières végétatives ou le fumier au moyen d’un procédé de bio-oxydation contrôlé.
Étude d’impact sur l’environnement
L’EPEA exige une évaluation d’impact sur l’environnement (EIE) pour les activités obligatoires énumérées à l’annexe 1 du Règlement sur l’évaluation environnementale (activités obligatoires et exemptées). Comme il a été mentionné ci-dessus, les projets de GNR ne sont pas expressément énumérés comme des activités obligatoires nécessitant une EIE, mais les projets intégrés de GNC peuvent avoir des composantes qui relèvent des activités obligatoires. Même lorsque les projets de GNR n’ont pas de composantes qui nécessitent une EIE, L’AEP a le pouvoir discrétionnaire d’exiger qu’un soit terminé.
Autres considérations
L’élaboration de projets de GNR peut nécessiter d’autres exemptions ou exigences réglementaires propres à un projet. Bien qu’une proposition particulière dote de ses faits, un promoteur de projet peut être exempté de certaines ou de toutes les exigences d’obtenir certaines approbations réglementaires en tenant compte de facteurs tels que la question de savoir si un projet (1) utilisera le stockage de fumier existant du bétail d’un promoteur pour fabriquer du biogaz pour sa seule consommation; 2° vendre de l’électricité produite au réseau; et (3) modifier l’entreposage existant du fumier ou exiger la construction d’un nouvel entrepôt de fumier.
Voici d’autres facteurs à prendre en considération lors de l’élaboration de projets de GNR :
- Lorsque le projet de GNR comprend une centrale électrique, des approbations peuvent être requises en vertu de la Loi sur l’hydroélectricité et l’énergie électrique et une demande à l’Alberta Utilities Commission (AUC) peut être requise. Si la capacité de production est minimale, le projet peut être admissible à la microgénération.
- Construction ou modification du stockage du fumier existant : une demande au Conseil de conservation des ressources naturelles (NRCB) peut être requise.
- Dérivation de l’eau : un permis d’utilisation de l’eau de l’AEP peut être requis pour le détournement de l’eau ou l’utilisation d’eau recyclée.
- Permis municipaux : Les propriétaires de projets peuvent avoir besoin d’obtenir des permis des municipalités locales.
Projet de loi 22
Les développeurs doivent également savoir qu’il y a actuellement une demande de l’opérateur de système indépendant (ISO) pour modifier sa conception tarifaire en vrac et régionale examinée par l’AUC avec une audience de vive voix prévue en juin 2022. La décision de l’AUC aura probablement une incidence importante sur la façon dont les coûts de transport sont perçus auprès des clients et pourrait avoir des répercussions sur l’économie du projet de GNR en Alberta. Dans sa demande, l’AESO propose un changement important dans la façon dont les coûts de transport sont recouvrés, entre autres, en proposant des frais de capacité de pointe et de facturation mensuels coïncidents plus faibles et des frais de consommation d’énergie plus élevés par rapport à la conception tarifaire actuelle de l’ISO. La demande de l’ISO et la décision de l’AUC qui en résulte, qui devrait être publiée au T4 2022.
De plus, le projet de loi 22, loi modifiant les lois sur l’électricité (modernisation du réseau électrique de l’Alberta), 2022, SA 2022 c 8, a reçu la sanction royale le 31 mai 2022. Les articles individuels modifiant la Loi sur la Commission des services publics de l’Alberta, la Loi sur les services publics d’électricité et la Loi sur l’hydroélectricité et l’énergie électrique entrent chacun en vigueur au jour de la proclamation. Entre autres choses, le projet de loi 22 introduit des modifications visant à permettre aux producteurs de s’auto-approvisionner et d’exporter des produits électriques excédentaires vers le réseau, qui est limité par la législation actuelle. Le projet de loi 22 modifie également l’article 122 de la Loi sur les services publics d’électricité pour indiquer expressément que le tarif ISO peut recouvrer les coûts justes et raisonnables du réseau de transport auprès des auto-fournisseurs raccordés au réseau (sauf en ce qui concerne l’électricité consommée par les clients qui sont des systèmes industriels). L’ISO a indiqué qu’elle n’avait pas l’intention de modifier son application actuelle à la lumière du projet de loi 22; toutefois, l’ISO a déclaré qu’elle « envisagera des changements progressifs à [la conception tarifaire qu’elle propose] à l’avenir si elle identifie un transfert de coûts inapproprié persistant lié à l’auto-approvisionnement (c.-à-d. de sorte que [la conception tarifaire proposée] ne reflète plus une analyse approfondie de la causalité des coûts) et qu’elle consultera les parties prenantes touchées conformément à son cadre de mobilisation des intervenants » (pièce 26911-X1066).
Principaux points à retenir
Les projets de GNR peuvent utiliser différentes matières premières pour produire du GNR, de sorte qu’une attention particulière est nécessaire pour évaluer les exigences réglementaires pour chaque composante du projet. Selon le projet, divers organismes de réglementation tels que l’AEP, l’AUC et la NRCB peuvent être impliqués. La détermination précoce de ces exigences réglementaires et la mobilisation des organismes de réglementation appropriés pour déterminer les exigences et le calendrier du processus réglementaire contribueront à la mise en œuvre réussie d’un plan d’exécution de projet.
Bennett Jones possède une expérience inégalée dans l’évaluation des exigences d’approbation et d’EIE de l’EPEA, en ce qui concerne toutes sortes de développements industriels complexes, y compris les autorisations réglementaires, y compris les installations de biogaz et de GNR, et en travaillant avec les développeurs de projets et les organismes de réglementation à cet égard. Bennett Jones Power & Renewables and Les groupes régulateurs participent activement à la structuration, au développement et à l’exécution de projets d’énergie renouvelable en Alberta et dans l’ensemble du Canada. Si vous avez des questions sur le GNR ou d’autres projets d’énergie renouvelable, ou si vous demandez de l’aide pour le plan de réglementation et les approbations, veuillez communiquer avec nous.
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